Aujourd’hui, 21 décembre, sort mon dernier écrit de l’année, Entre ombre et lumière.
Je ne publie normalement que des romans ou des nouvelles. Pourtant, à l’ombre des regards, j’écris aussi de nombreux petits textes et poèmes. Et, finalement, ces derniers, j’ai décidé qu’il était temps de vous les partager. Dans ce recueil, je les ai partagé sous formes de 36 textes divisés en 4 grands thèmes (environ 16 500 mots). Français et anglais. Pas de filtres, juste des pensées, une plume qui écrit. C’est très éloigné de ce que je publie d’habitude, mais tant pis. J’en avais vraiment envie.
Tout comme pour Psycho Love, c’est mon amie artiste qui s’est occupée des couvertures et quatrième de couverture. Elle avait carte blanche. Je dois vous avouer que j’adore ce qu’elle a fait et l’élégance qui s’en dégage.
Il est,comme mes autres écrits, disponible gratuitement sur Kobo, Bookelis et Wattpad. Et ainsi se conclut mes publications de 2020! En 2021, je reviendrai avec de nouveaux romans.
Voici la seconde nouveauté de cette rentrée: la série « évasion ». Un mardi, chaque mois, je vous présenterai une destination (ville française ou européenne etc) où j’ai eu l’occasion de me rendre plus ou moins récemment. J’ai opté pour une sorte de guide de voyage romancé, plus en adéquation avec mon blog et mon univers, qu’un simple récit point par point de mes aventures. J’espère que vous apprécierez ce nouveau rendez-vous mensuel. Aujourd’hui, j’inaugure ce format avec la ville d’Edimbourg, en Ecosse (mai 2019).
Tonneaux peints aux murs et fraîcheur printanière. La capitale nous gratifia de ses plus chaleureuses salutations.
« Welcome »
Depuis la fenêtre du bus, le paysage défilait, successions de maisons typiques et si charmantes. Quels murmures et légendes se dissimulaient entre ces murs? Pas le temps d’y réfléchir, que le centre-ville, mystérieux et ancien, apparaissait déjà à notre vue. Quelle était cette tour, sombre et majestueuse? Un sorcier solitaire y vivait-il? À moins qu’il ne s’agisse d’une lyche? Non, cet édifice était bien trop somptueux. Il devait s’agir d’un passage vers la Géhenne.
Valises abandonnées près d’un lit, l’aventure s’impatientait. La cathédrale St Giles, dont la prestance irradiait à des mètres à la ronde, appelait les touristes. L’intérieur, plus beau patchwork de style que j’ai pu voir, était gardé par une gentille mais impitoyable vieille dame. Gare à celui ou celle qui ne s’aquitait pas de son droit à prendre des photographies! Envoûtés par un groupe de gospel, le temps nous échappa. L’heure n’avait point d’importance, mais l’épuisement nous guettait. Appuyé sur mon dos, il me chuchotait qu’il était déjà l’heure de dormir, bien que le soleil brillait encore. Je refusai de céder et me laissa tenter par un nouveau mystère.
Etait-ce une église? Un musée? L’office du tourisme? Un peu des trois ou rien à la fois? Un trésor par ci, un vitrail par là. Je fus presque hypnotisée par une machine à écrire, que nous devions partir … Probablement pour le mieux. Ce genre d’objet n’aimait pas être ainsi abandonné.
Vent, soleil, crépuscule. Mets typiques qui chatouillaient les papilles. Et puis le repos.
Motivée par une tasse fumante de thé vert, j’observais attentivement le nom de notre prochaine destination.
« Surgeon Hall Museum »
En voilà un nom charmant, promettant mille et unes découvertes. Un, deux, trois, mille … Non, bien plus! Telle Alice, nous déambulions entre les rayonnages, notre regard perdu entre les innombrables cuves de formol. Chaque organe, chaque instrument, chaque souvenir horrifiquement intéressant … Tous demandaient mon attention. Tant d’informations firent paniquer mon cerveau endormi. Que de naïveté dans notre esprit! Cette escapade matinale n’était rien de plus qu’un minuscule apéritif à ce qui allait suivre l’après-midi.
« National Museum of Scotland »
Ici, les heures n’étaient plus que des instants qui s’effaçaient trop vite. Des jours entiers auraient été nécessaires pour découvrir chaque recoin des septs étages et du sous-sol. Arts, Histoire, Sciences … Comment ne pas se sentir minuscule entre ces murs? Un tourbillon de connaissances aurait pu nous emporter à chaque instant et ce n’était pas les expériences qui seraient parvenues à nous raccrocher à la réalité. Une fois encore, ce fut le temps qui nous rattrapa et qui nous obligea à quitter ce lieu;, l’émerveillement dansant encore dans nos coeurs.
Pluie, soleil, crépuscule. Pub de proximité assourdissant. Et puis le repos.
Brise printanière et ciel clément, le chemin menant au château n’en n’était que plus agréable. Accueillie par une parade intemporelle, la beauté des pierres figées nous ensorcela. Quelle avait été la vie ici autrefois? Quelles aventures avaient foulé ces pavés ? Sous le lampadaire, des murmures du passé. Sur les remparts, des fantômes rémanents. Dans la salle des joyaux de la couronne, des instants volés dansant dans les artefacts anciens. Puis, soudain, des curieux qui s’amassaient sur la place. Un seul canon reprit alors vie, sous le cri perturbé de touristes impudents qui s’étaient trop approchés.
Après l’agitation et la fascination de la découverte, le calme d’un café. Je parvins à me poser quelques instants, avant de me remettre en mouvement.
Nuages, soleil et crépuscule. De nouveaux mets nous ravissaient. Et puis le repos.
« Diagon Alley », plus connu sous le doux nom de « Chemin de Traverse ». Telle une enfant dans un marché de Noël, je m’émerveillais de la moindre échoppe, du moindre objet. Heureuse que le temps des pellicules soit révolu, je photographiais encore et encore, sous l’oeil rieur de mon époux, chaque recoin de cette rue.
Après l’excitation et les couleurs, le calme et la nature de l’ancien cimetière Greyfiard. Calme, beauté, apaisement. Un écureuil, curieux, s’approcha avant de s’enfuir, tandis que des oiseaux gambadaient dans les jardinets thématiques.
Vent, soleil et crépuscule. La magie m’ensorcellait encore. Et puis le repos.
Un bus et un dernier « au revoir » à la majestueuse tour des Enfers. Etait-ce un sorcier qui nous saluait? Qui sait …
Un thé puis un avion. Des corps épuisés mais nos esprits heureux. Ville magique aux senteurs du passé, sa mémoire à jamais gravée dans nos souvenirs.
Je reprends enfin les interviews! Aujourd’hui, nous retrouvons une autrice de SFFF, Alileanya .
Cette couverture appartient à Emily/Alileanya
1- Bonjour Alileanya ! Pourrais-tu te présenter en quelques lignes ?
Bonjour ! Moi c’est Emily/Alileanya, comme vous préférez ! J’écris depuis bientôt 10 ans, principalement de la SFFF, je ne me sens pas assez à l’aise avec les autres styles pour en écrire. J’aime aussi le dessin, la typographie et la cuisine.
2- As-tu choisi de publier tes écrits sous ton vrai nom ou sous un pseudonyme? Peux-tu nous dire pourquoi?
Je les publie sous un pseudonyme car je préfère séparer ma vie en dehors de l’écriture de celle-ci.
3- Quand as-tu commencé à écrire ? As-tu un roman déjà publié ou en préparation ? Si oui, peux-tu nous en dire quelques mots?
J’ai commencé à écrire des histoires quand j’ai appris à écrire. Mes romans et nouvelles sont publiés sur Wattpad, mais pas édités ou auto-édités.
4- Peux-tu nous parler un peu de ton univers ?
Mon univers est un vrai patchwork ! J’aime écrire autour de l’imaginaire, retourner les clichés de mes genres favoris. Pour créer mon univers, je m’inspire de musiques, de jeux vidéos (notamment Overwatch pour Le réveil des Huit, où je case quelques petites références), de films d’animations, principalement japonais et d’autres livres bien évidemment, qu’ils soient du même genre que ceux que j’écris ou non. J’estime que beaucoup de choses ont déjà été faites donc pour innover, il faut mixer un peu de tout, et ajouter son grain de sel, ce que j’essaye de faire !
5- La diversité littéraire est-elle importante pour toi ? Aimes-tu y participer à travers tes écrits ? Si oui, de quelles façons ?
Pour moi avoir des modèles est ultra important en littérature, comme ailleurs : cinéma, mode, musique… Les jeunes doivent pouvoir grandir en ayant des héros auxquels s’identifier, par le caractère bien sûr mais aussi par d’autres traits : couleur de peau, orientation sexuelle, identité de genre, morphologie, éventuelles maladies… L’humanité est très diverse, et j’essaye de rendre compte de ça à travers mes écrits, à mon échelle. Ça ne changera sans doute pas grand-chose mais si un·e jeune concerné·e peut arriver sur un de mes écrits, et s’y reconnaître, que ça lui fait du bien, alors je serais heureuse ! J’essaye donc d’intégrer des personnages variés (pour l’instant principalement LGBTI+ et non blancs) dans mes fictions, pour donner de la représentation, qui change aussi du roman pour adolescents, qui soit en SFFF.
6- Parmi tes différentes histoires sur Wattpad, laquelle préfères-tu / est la plus aboutie à tes yeux ? Dis-nous en un peu plus à son sujet.
Le réveil des Huit, sans hésitations. J’ai passé énormément de temps sur la construction des personnages et de l’univers. J’ai un carnet avec toutes ces informations, de l’organisation politique de ce monde à la musique préférée de mes protagonistes. C’est l’histoire de huit jeunes issus du peuple lugéen, un peuple doté de la capacité à contrôler un ou plusieurs Eléments, qui sont au nombre de douze. Une prophétie les hante tous, qu’ils appellent l’ultime prophétie, qui donne huit jeunes élus comme sauveurs du peuple, quand tout semblera perdu. De nos jours, les Eléments disparaissent, deux sont déjà perdus, deux autres en voie de disparition… Bref, ce n’est pas la fête. La prophétie s’enclenche, et huit jeunes, de tous horizons, sont amenés à se rencontrer. Eux et les personnes qui gravitent autour (amis, mentors…) vont s’entrainer, parler, devenir amis ou ennemis… Je vise plutôt un public d’ados, ou jeunes adultes, étant donné que mes héros et héroïnes sont des adolescents aussi, mais je suis ouverte à tous types de lecteurs !
7- As-tu beaucoup de projets en cours ? Si oui, dans quel style s’inscrivent-ils ? (fantasy, homoromance, nouvelle etc .)
Oui ! J’ai deux projets d’écriture collective, un en démarrage (sans doute de la science-fiction), et un en pause (de la science-fiction aussi) jusqu’aux vacances probablement. J’ai aussi Ira, une novella fantasy avec un personnage principal qui a de l’anxiété sociale. Enfin, j’écris Le réveil des Huit, et j’ai une nouvelle sf, Eveil, à réécrire. Je travaille surtout sur Le réveil des Huit, mais quand je suis en panne d’inspiration, je vais voir ailleurs, c’est très pratique !
8- Où peut-on te lire ? C’est l’instant pub! N’hésite pas!
Sur Wattpad, mon profil est juste ici. Je poste régulièrement sur Le réveil des Huit, moins souvent sur le reste. J’ai aussi un recueil de textes courts que je mets à jour très aléatoirement.
9- As-tu quelque chose à ajouter ?
Qu’importe qui vous êtes, vous êtes toustes légitimes à exister. Soyez fièr·e·s de qui vous êtes ! Et si vous écrivez, incluez des personnages non cisgenres/hétérosexuels/blancs/neurotypiques… Enfin bref, la diversité c’est sympa ! Bonne journée à vous toustes !
Merci beaucoup d’avoir répondu à mes questions. Vous pouvez la retrouver sur Twitter: @Alileanya .
Edimbourg, mai 2019. Endroit précis de la rédaction de ce texte en vrac.
Bien plus calme que tous les autres endroits de la ville, je pouvais observer à loisir l’agitation de la capitale, à travers la fenêtre.
Un, deux, trois. Des corvidés survolaient leur royaume avec une prestance qui n’appartenait qu’à eux.
Quatre, cinq, six. Des volatiles bien moins gracieux tentaient de se dissimuler çà et là, espérant échapper, aujourd’hui encore, au regard du dieu corbeau.
Sept, huit, neuf. À l’image de vautours, trois oiseaux marins dansaient en ronde, de plus en plus bas, de plus en plus vite, prévenant leur future proie de leur arrivée mortifère.
Dix. Jamais le temps ne s’arrête, jamais personne ne perd quelques minutes à observer le monde, quelques secondes pour stopper leur course frénétique. Ils déambulaient tous sur les pavés, touristes ou résidants, tous trop pressés par les aiguilles d’une horloge absente. Vite, toujours plus vite. Ils entraient et sortaient des boutiques dans un rythme effrené. Ni les bourrasques, ni le ciel changeant, ne semblait les perturber. Chacun, absorbé par leur but, ne prenait le temps de rien. Avaient-ils remarqué la chouette rousse que l’on pouvait caresser dans un coin ? Avaient-ils conscience que la nature se moquait de leur empressement?
Vue de ce jour là.
L’arbre gigantesque, coincé sur le square, riait à chaque rafale de vent. Ses feuilles, d’un vert trop éclatant face à des pierres tristes, frémissaient devant la bêtise de ces âmes trop pressées. Pensaient-ils vraiment profiter de leur existence en étant sans cesse en mouvement? Courir ne servait à rien, la mort nous rattrapait tous un jour ou l’autre.
Observer la beauté, les détails. Apercevoir une gravure à demi-dissimulée ou emprunter un petit chemin escarpé. Surprise, splendeur, contemplation. Autrefois, l’immobilisme m’effrayait. Je devais être en mouvement tout le temps, sans jamais laisser à mon esprit un moment de répit. Aujourd’hui, j’ai appris à me poser. À observer le monde.
D’ici, je peux voir un vieux joueur de cornemuse que les passants ignorent. Je peux contempler toutes les autres personnes du café, plongées dans leurs téléphones ou en pleine conversation. Je peux admirer le dégradé de chaque pierre. Le temps et les éléments ne les avaient pas affectées uniformément.
Un, deux, trois. Le regard tourné vers le ciel indécis, la succession de toits d’une autre époque me donnait l’impression d’avoir voyagé dans le passé.
Quatre, cinq, six. Je fixai le sol, fourmillière d’individus dont les aiguilles les poursuivaient.
Sept, huit, neuf. Tous les oiseaux s’étaient esquivés, probablement lassés par ces humains incompréhensibles.
Dix. Moi aussi, j’allais devoir me remettre en mouvement.
Alpes, France, mars 2019. Endroit et moment exacts où ce texte a été rédigé.
Le silence.
Un oiseau qui se tait un instant. Un chat roux qui s’écarte des feuilles mortes. Un bourdon qui se pose sur une fleur nouvelle.
Le silence.
Une fourmi parcourt la forêt de mousse qui s’étend entre les pavés. Sur un arbre, des fleurs blanches ont éclos, écho de la neige persistante dans les sommets éloignés. Le ciel, vierge de tout nuage, brille d’un bleu presque trop profond et irréel.
Le silence.
Les oiseaux reprennent leur conversation enflammée. Le bourdon part à la conquête d’un nouveau perchoir. Un couple traverse l’étendue de petits caillous irréguliers. Les feuilles mortes craquent.
Après le silence, la vie qui reprend. Après la chaleur réconfortante du silence, la fraîcheur d’un printemps encore somnolent.
Et tandis que le hibou s’éveille, la lumière décline. Peu à peu, les rayons solaires cessent de filtrer à travers les arbres ressuscités. Bientôt, plus assez de clarté sur les pages d’un blanc autrefois immaculé.
La température baisse davantage, offrant des frissons à un corps épuisé. Un dernier regard vers les cieux et une fourmi qui se promène sur la table.
Le vent se lève. Il est temps de rentrer.
Alpes, France, mars 2019
De temps à autre, je posterai des petits textes en vrac, comme celui-ci, inspiré d’un après-midi à la montagne.