« Happy pride month 2021 »: récapitulatif de mes romans

Hello! Je suis enfin de retour ici après une santé plus qu’aléatoire (et une belle infection par ce cher covid. Et covid + maladies chroniques … C’est très très pénible).

Bi et rainbow dices
Bi et rainbow dices

L’an passé, à l’occasion du mois des fiertés, je vous avais concocté un thread Twitter, listant 30 personnages LGBT+ dans mes écrits. Cette fois, je vous propose deux tableaux récapitulatifs montrant si les personnages principaux (pp) et personnages secondaires (ps) sont bi, gay, lesbiens, asexuel et de quel type est la relation principale.

Quant aux relations (la principale), voici la répartition (M=homme, F = femme):

Sinon, concernant un tout autre style de représentation, mais qui peut aussi vous aider à choisir votre lecture, voici un tableau récapitulant les maladies/handicaps, croyances et créatures dont il est questions dans chacun des titres. Ici, j’ai mélangé les personnages principaux et secondaires.

Tous mes écrits sont disponibles gratuitement en ebooks sur Kobo et Bookelis ou en ligne sur Wattpad. Les liens sont tous résumés ici.

Quant à Janna, reine d’un monde disparu, l’écriture suit son cours, même si mon infection au covid a quelqu’un peu freiné mon avancée.

Pride dices and books covers

Prenez soin de vous et à bientôt.

Salema

Janna-reine d’un monde disparu & La ville aux monstres

Le printemps est déjà là, sans que je ne m’en sois vraiment aperçu. Cette année encore, j’ai l’impression qu’avec les restrictions en cours, le temps passe à une vitesse folle. Ainsi, je n’ai pas encore vraiment eu l’occasion d’écrire pour le blog ou de vous présenter mes projets en cours.

Tout d’abord, laissez-moi vous présentez le roman sur lequel je travaille actuellement: Janna-Reine d’un monde disparu.

#couverture #roman #fantasy #gratuit #projet #sortie2021

Dans la passé, Janna était une reine vampire, majesté pacifique vivant avec son époux et ses enfants. Et puis vint la guerre. En 2015, Janna est l’un des membres d’une agence d’archéologie basée en Angleterre. Et bientôt, accompagné de ses amis et de la belle Aurae, elle devra retourner en Russie, sur les ruines de son royaume disparu.

Ce roman fantasy sur fond de romance sortira cette année. J’en suis actuellement au chapitre 4 sur 15 ou 20, comme d’habitude, je n’en ai aucune idée, mais l’univers est désormais bien en place. Pour l’anecdote, le personnage de Janna et son passé sont deux composants que j’ai en tête depuis de nombreuses années mais que, jusque là, je n’arrivais pas à intégrer dans une histoire complète. C’est désormais chose faite et voilà donc pourquoi ce récit me tiens particulièrement à cœur.

Second projet, une nouveauté pour moi, la création d’un univers entier, en vue de la rédaction d’un roman en 2022, intitulé La ville aux monstres.

#couverture #roman #fantasy #gratuit #projet

Dans ce projet, je suis aidée par l’artiste qui s’occupe de mes couvertures. Je fais des croquis moche des cartes de mes continents et villes et elle transforme en vraies et jolies cartes. Je travaille aussi sur la construction en détails de chaque lieu important (transports, système politique, religion etc). C’est un exercice nouveau mais très intéressant.

Et enfin, plus tard dans l’année, je reprendrais mon travail sur Lullaby-la mélodie funèbre, court roman que je devais sortir en 2019 mais que je n’avais finalement pas terminé. Je suis désormais bien plus au point sur ce que je veux faire de ce projet.

Et vous, qu’avez-vous prévu cette année ?

Prenez soin de vous et à bientôt.

salema

Psycho Love

#darkromance #fantasy #ebook #autoedition #gratuit #recueil

Psycho Love, le premier recueil que je publie, un petit recueil d’un peu plus de 27000 mots soit 30 chapitres. Ici, j’ai eu envie de me lancer dans un exercice bien différent de d’habitude. J’ai écrit dix mini histoires en dix semaines (pour le premier jet). C’était aussi perturbant qu’intéressant de changer d’univers chaque semaine, bien que fatiguant à la longue. Je ne ferai clairement pas ça tous les jours! Toutefois, cela m’a beaucoup amusé!

Psycho Love est aussi le premier écrit pour lequel je ne me charge pas du design (couverture, 4ème de couverture et images intérieures). C’est donc une publication vraiment remplie de nouveautés à tous les niveaux!

Ici, j’avais envie d’écrire de la romance mais de façon décalée. Je voulais montrer des tranches de vie entre deux assassins et des mots d’amour entre créatures.

#darkromance #fantasy #ebook #autoedition #gratuit #recueil

Cette playlist correspond en fait aux épigraphes de chacune des nouvelles. Une chanson correspond à l’un des textes. Je me suis énormément amusée à écrire inspirée ainsi par la musique.

J’espère que ce recueil fantasy vous divertira autant que moi. Il est disponible gratuitement en ebook sur Kobo et Bookelis, ou en ligne sur Wattpad.

Prenez soin de vous et à bientôt!

Salema

Sortie Paris n’existe plus

Aujourd’hui sort mon premier roman de l’année, intitulé Paris n’existe plus. L’histoire se déroule exclusivement à Paris entre 1881 et 1887, dans un univers mêlant steampunk, fantasy et mythologie française (oui, oui), sous fond de romance MM. Il est découpé en 20 chapitres + un épilogue et compte 58200 mots (mon record, jusque là détenu par Le Temps dans ses yeux). Cela correspond à environ 235 pages. En bonus, il y aura deux cartes: l’une de Paris avec les arrondissements revisités et une de la maison des personnages, ainsi que deux dessins: une de la maison et une d’Alfy, le merle d’Archibald. J’ai aussi ajouté, à la fin, comme beaucoup me l’avait demandé (via un sondage Twitter), une liste détaillée de tous les sorts (noms, effets …) utilisés dans le récit.

Viendrez-vous découvrir la … Non, les catastrophes qui ont mené à la destruction de Paris en 1887? Si ces événements historiques vous rendent curieux, pourquoi ne pas venir suivre les aventures d’Archibald, Alfy et Lawrence pour en apprendre davantage?

Le roman est désormais disponible gratuitement sur Kobo et Bookelis en ebook (epub, pdf, mobi) ou en ligne sur Wattpad. Je vais aussi commander quelques versions papier, donc n’hésitez pas à me faire signe si cela vous intéresse!

Et pour les intéressé·e·s, voici le lien pour SimplementPro (pour les SP), pour Goodreads et Booknode.

Prenez soin de vous et à bientôt.

Salema

Un projet imprévu

#biscuits #art #tolérance #diversité
Image de promo officielle, tous droits réservés

En juin, j’ai été contactée pour participer à la collection Tolérance et Diversité de chez Marinette, les biscuits bavards. Je vous avoue avoir été extrêmement surprise. Déjà, parce que je ne fais pas de la publicité intensive de mon travail et aussi parce je n’ai jamais cherché de partenariat. Alors, que l’on me demande un travail en rapport avec la diversité (la base même de mon projet) m’a remplie de joie. Évidemment, le syndrome de l’imposteur a fait un rapide coucou, avant de s’en prendre une et que j’accepte le contrat que l’on m’a proposé.

J’ai donc dessiné une illustration sur le thème de la tolérance et de la diversité, au format 14.5*14.5 cm (le format de la carte dans la boîte à biscuits). J’ai utilisé des feutres imitation aquarelle, un marqueur noir et des crayons. À la base, j’avais aussi fait une peinture à l’aquarelle, mais elle correspondait moins. J’ai ensuite retouché l’image sur ordinateur.

Deuxième étape, le texte. Pour le verso de la carte, j’ai écrit un texte inédit et avec un tel thème, autant vous dire que l’inspiration était bien là. Même extrêmement présente. Heureusement, j’ai pensé à vérifier que cela rentrait dans le format avec de me laisser emporter!

Enfin, les phrases à imprimer sur les biscuits. J’en ai proposé six. Certaines ont été retenues, d’autres inspirées de mon texte.

J’ai même reçu, au début, 12 biscuits, afin de les goûter. Comme ils étaient délicieux, j’étais encore plus heureuse de ce partenariat!

Cette expérience a été top et j’ai aimé créer dans le cadre d’un thème qui me tient à cœur. Il y a, en tout, 1111 coffrets (de 24 biscuits) avec 4 goûts différents (pistache, framboise, bergamote, caramel) et seulement 5 ingrédients.
Pour toute commande avec le code « salema », vous avez une réduction et je gagne un pourcentage! Bon appétit!

Prenez soin de vous et à bientôt.

Salema

Mes lectures: février 2020

Ce mois-ci j’ai réussi à reprendre un rythme de lecture correct (enfin, concernant ma PAL physique. Pour Wattpad … Je ne suis plus trop à jour).

1- Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers de Benjamin Alire Saenz . J’ai rarement lu un récit aussi mignon, je ne vois pas d’autres mots. L’auteur nous fait passer par des tas d’émotions et nous surprend, mais l’atmosphère globale est douce et mignonne. Ce fut une histoire vraiment très agréable à lire et j’ai trouvé la symbolique des oiseaux intéressante. Je recommande!

#livre #lecture #lgbt

2- L’étrange cabaret … des fées désenchantées. Ce livre est juste sublime. Pour chaque chapitre, la carte d’identité de l’une des fées du cabaret et son histoire. En parallèle, l’histoire dudit cabaret à partir de sa création. C’est mystérieux et intriguant. Et les illustrations … Magnifiques. Mon gros gros coup de coeur du mois.

#livre #lecture #fantasy
#livre #lecture #fantasy

J’ai également lu deux romans autoédités:

3- Clair-obscur d’Aidan Fox. Autant la plume de l’auteur est fluide et ne m’a pas dérangée, autant je n’ai pas su apprécier l’histoire. J’ai stoppé ma lecture au chapitre 8, lassée. J’avais acheté ce roman suite à plusieurs conseils (en rapport avec mes lectures habituelles), mais ce n’était clairement pas pour moi.

#livre #lecture #fantasy

4- Mud Vein de Tarryn Fisher. Cette autrice est l’une voir la préférée de l’une de mes amies. J’ai donc décidé de tenter l’expérience et qu’est-ce que j’ai bien fait! Ce roman (en VO) est absolument génial. Le style de l’autrice est top et le récit possède cette bizarrerie que j’aime tant. De plus, l’histoire m’a vraiment surprise. Je retenterai sans doute de lire un autre ouvrage de cette autrice.

#livre #lecture #mystère #vo #autoédition

Et vous, quelle a été votre lecture préférée ce mois-ci ?

Prenez soin de vous et à bientôt.

Salema

Interview artiste n°2: Val’

Aujourd’hui, nous ne parlerons pas écriture mais plutôt art, avec un·e artiste, Val’. Iel a accepté de répondre à mes questions.

Ce dessin appartient à Val’

1- Bonjour Val’! Peux-tu te présenter en quelques phrases ?

Je suis Val’ , je suis un·e artiste non-binaire, c’est à dire que je ne me reconnaît pas plus dans un genre ou un autre, je suis aussi lesbienne,gros·se, handicapé·e depuis 3ans maintenant et neuroatypique (NA)

2- Peins-tu depuis longtemps ? Comment t’es venue cette passion ?

J’ai commencé avec le dessin, à la base je me suis mis-e à dessiner parce que la fille que ma mère gardait faisait toujours tout mieux que moi et un jour elle a dessiné, je l’ai imitée. Puis j’ai continué par ennuie ! J’étais en garde chez ma grand-mère et n’ayant rien à faire (on n’avait pas internet à l’époque !) et pas vraiment d’ami-es non plus, je me suis mis-e à reproduire un dessin, c’était Link du jeu Zelda. J’ai mis un temps fou avant de peindre, j’ai déjà mis un temps fou avant de créer mes propres dessins et de ne plus seulement les recopier. J’ai eu deux déclencheurs : le premier un coeur brisé qui m’a poussé à extérioriser ma souffrance dans l’art. Là j’ai réussi à créer des dessins vraiment originaux et à les peindre. Le second était quand j’ai ouvert mon blog sur le bien-être sexuel, je savais que je ne trouverais pas d’illustration inclusive, alors je les ai faites par moi-même.

3- Hormis l’aquarelle, utilises-tu d’autres techniques ?

Il m’arrive d’utiliser l’acrylique ou même la gouache mais c’est très rare et c’est pour des projets vraiment particuliers. Pour ma première expo par exemple c’était bcp de gouache, parce que j’avais besoin de quelque chose de râpeux qui accroche au papier, qui n’est pas fluide, pas simple à utiliser, faire glisser, pour représenter ma douleur et la difficulté de guérir de ma relation. Il faut aussi dire que mon travail est particulier. J’apprend tout en autodidacte du coup je n’ai pas les façons de faire officielles. Alors peut-être que je passe à côté de façons de faire plus simples ou plus jolies mais je n’arrive pas à apprendre autrement pour l’art. Je n’apprend qu’en créant moi-même.

4- Pratiques-tu d’autres sortes d’arts? (écriture, couture …)

J’écris, principalement des billets de blogs, que ce soit pour mes propres blog ou d’autres. (jesuisféministe, féministes plurielles etc.) et comme beaucoup de monde je crois, des ébauches de livres, cachées quelques part dans la mémoire du pc ! De manière générale je créais facilement, j’ai acquis l’âme d’artiste si l’on peut dire haha Je plaisante et ça fait un peu égo mais avoir pris confiance en moi m’a vraiment permis de devenir un-e artiste. De penser créativité, de ne plus me limiter. C’est assez étrange comme sensation et je ne veux pas rentrer dans le stéréotype de l’artiste mais je pense qu’être artiste, créer et faire découvrire son art c’est aussi une sensation propre à soi. Rien que se dire artiste c’est un travail, c’est une définition à accepter pour soi. Je fais aussi de la photo j’adore ça, c’est toujours magique de capturer un instant où tout s’est aligné pour un rendu qui parle. Quand je dis âme d’artiste c’est aussi parce que voir un truc, va me donner une idée ou alor je vais faire des trucs qui sont artistiques et pour moi c’est juste pas déco ! XD Par exemple j’adore récupéré les flyers es évènements culturels des villes dans lesquelles je vais, j’ai pris l’habitude de les agencer sur mes portes ou fenêtre. Ca fait un genre de collage poétique. Il y a des design incroyable d’artistes anonymes qui ont fait un flyer que tout le monde oubli, c’est un peu triste.

5- Quelles sont tes sources principales d’inspiration pour ton travail ?

Le militantisme ! Mes dessins sont la majorité militants, en fait mon art est militant que je le veuille ou non. Je suis une femme (socialement) qui créait, qui ouvre sa gueule, qui dessine des poils, des gros-ses, des personnes trans et lgbt+ Ce qui m’inspire c’est le désir de créer des représentations pour tou.te.s. Bien sûr il y a aussi le travail des autres. C’est important de pouvoir capter une idée et de la modeler sans la plagier, de l’inspiration quoi. C’est aussi pour ça que j’aime beaucoup aller dans des expos, des musées, galeries etc. Même si ça me plait pas, il y a toujours une démarche artistiques derrière, toujours au moins un détail qui va capter l’attention et plaire.

6- Pourrais-tu nous décrire ton univers?

C’est une question vraiment intéressante. Mon univers c’est la communauté lgbt+ haha Je n’y ai jamais vraiment réfléchi, on m’a déjà dit que j’avais un bel univers mais je ne le trouve pas construit, concret…je ne sais pas. C’est souvent un univers positif en tout cas, plein de couleurs et de sex appeal je dirais. Le sexe m’inspire aussi au final, je suis quelqu’un de très sexuel si on peut dire, j’aime le sexe et ça fait parti intégrante de moi et de mes relations. J’ai fais et je fais encore pas mal de prévention sur ce sujet, spécialiste malgré moi !

7- Est-ce important pour toi de participer à la diversité artistique avec tes œuvres ?

Oui énormément ! C’est tellement important la représentation. Et c’est un véritable travail sur soi que d’apprendre à le faire correctement. On nous enseigne des codes très néfastes au final. Déjà on met sur un piedestale les oeuvres dites classiques où on sublime la femme soi-disant, en tout cas on la rend mythologique et inaccessible. Ce n’est pas anodin la représentation de la femme dans l’art et la peinture, vraiment pas, et il faut se défaire de ça, d’un corps normé qui est censé être pur et artistiquement sur-exploité, comme seul canon qui vaille la peine. Il faut passer au dessus de ça, de cette pseudo sacralité, et étendre ses sujets. J’ai commencé en dessinant le stéréotype occidental de beauté : la femme blanche, valide, imberbe, aux proportions improbables. Il m’a fallu apprendre à dessiner des corps un peu flasque, un peu mou, plus gros, non blancs, avec des poils, pas forcément valides. Les vrais corps sont fascinants. Ce n’est pas comme dans les coupes anatomiques ou tout est parfaitement proportionné, parfois les mollet sont plus petits, plus trapus, les clavicules très grandes etc. Même les poseurs et poseuses pro ont en général un corps correspondant aux canons,. Dessinez vos ami-es et vous découvrirez une diversité incroyable. Ne serait-ce que les seins ! Et bien sûr mon chouchou du corps humain, les vulves. Si belles, si diversifiées, si passionnantes et si méprisées.

8- Peux-tu nous dire où commander/admirer tes créations ? Il est temps de faire ta pub. Vas-y, n’hésite pas !

Bien sûr ! J’ai un instagram pour mes dessins et un blog pour mes écrits. (bon en ce moment je trifouille pour pouvoir y mettre mes futurs articles sur la grossophobie et la neuroatypie donc c’est un peu en chantier !)

9- As-tu quelque chose à ajouter ?

Pas particulièrement, juste merci de m’avoir donné la parole =)

Merci à toi d’avoir répondu à mes questions. Vous pouvez lae retrouver sur Twitter: @ValQueerKnight .

À bientôt!

Interview auteur n°6: Avril Cara

1- Bonjour ! Pourrais-tu te présenter en quelques lignes ?

Bonjour Salema. Je constate que l’on commence directement avec LA question fatidique que tout le monde redoute ! Il est toujours délicat de parler de soi-même sans passer pour : a)Une personne sans conversation qui y répondra tel un modeste « ASV ? » datant de la période post-2000. b)Quelqu’un optant pour la description complète de son curriculum vitae avec échantillon d’urine à l’appui. c)Une réponse des plus conventionnelles qui permet de présenter notre personne le plus simplement possible, quitte à manquer d’originalité. Personnellement, je me contenterai d’un modeste « Avril Cara, trentenaire, et j’aime écrire des trucs*. Et accessoirement, j’adore regarder les étoiles et les champignons. ».

*Définition de « Truc » : dans le langage avrilien, se dit de toute histoire avec des personnages féminins un brin rêveurs, des arbres aux courbes pulpeuses, ou encore des astres qui s’illuminent au gré de leurs humeurs.

2- As-tu choisi de publier tes écrits sous ton vrai nom ou sous un pseudonyme? Peux-tu nous dire pourquoi?

C’est amusant que tu poses cette question, parce que le tout premier récit que j’ai osé publier en auto-édition était sous un nom d’auteur choisi à la va-vite. Avec le temps, j’ai pris conscience que ce choix n’était pas des plus judicieux pour une raison très simple : absolument personne ne savait le prononcer correctement (ou presque !). Des années plus tard, j’ai signé un contrat avec une maison d’édition pour un autre récit. J’ai pris de l’âge, de la maturité et ma plume aussi. Désormais, je ne suis plus seule derrière mes écrits, il y a également une équipe qui m’aide à rendre mon histoire la meilleure possible. Comme je suis passée de l’autopublication au contrat d’édition, il s’agissait à mes yeux du moment le plus opportun pour faire « peau neuve ». J’ai évolué et mon nom de plume aussi. Et le bonus final : j’ai enfin choisi un pseudonyme qui se prononce et se mémorise facilement !

3- Quand as-tu commencé à écrire ? Tu as testé l’auto-édition et les maisons d’édition. Comment choisis-tu ta méthode de publication lorsque tu écris une nouvelle oeuvre?

D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours écrit. Je crois que tout a commencé le jour où j’ai aperçu quelqu’un rédiger sur un journal intime. Cette personne m’a donné envie de faire la même chose alors que j’avais déjà bien des difficultés à écrire mon nom correctement. Rapidement, je suis passée des « Aujourd’hui, Camille m’a embêtée pendant la récré » à des phrases un poil plus évoluées avec des histoires de fantôme et autres créatures fantastiques sorties tout droit de mon imagination. Le comble dans tout ça ? Ma famille n’a jamais cru que ces histoires étaient de moi ! Pour eux, je réécrivais avec mes mots d’enfant un dessin animé vu à la télé ou un conte lu dans un livre. Concernant mes méthodes d’éditions et comme dit plus haut, j’ai opté une première fois pour l’autopublication. Tout comme mon premier nom d’auteur, je l’ai fait sur un coup de tête. Plutôt habituée des manuscrits qui traînent dans les tiroirs ou dans un dossier oublié de mon ordinateur, je me suis dit simplement « Si tu ne le balances pas tout de suite sur Amazon, tu vas l’abandonner, l’oublier, et peut-être même le supprimer par mégarde… Et puis de toute façon, qui te lira ? Absolument personne, voyons ! ». Sauf qu’on m’a lue. Et que j’ai eu des retours… Je n’avais absolument pas prévu ça, et encore moins que certaines personnes apprécient mon histoire. Après, mon premier roman n’est pas exempt de défaut, loin de là… La publication « sur un coup de tête sans y croire » n’a pas eu que du bon. Des années plus tard, j’ai repéré un appel à texte d’une maison d’édition que j’apprécie. En secret, je fantasmais sans y croire à l’idée qu’elle puisse m’éditer un jour. Sur un coup de tête (encore une fois…), j’ai rédigé une histoire dans un genre auquel je n’avais encore jamais touché. Parce que même après toutes ces années, je ne croyais pas plus en moi qu’au premier jour. Et trois mois plus tard, j’ai eu l’immense surprise de recevoir un contrat pour ma participation. Moi. Celle qui conserve de trop nombreux récits abandonnés dans un tiroir ou dans un dossier. Même aujourd’hui, il m’arrive encore d’en douter !

4- Comment décrirais-tu ton univers ? As-tu des sources d’inspiration privilégiées ?

Difficile de résumer mon univers en quelques lignes sans perdre du monde en route… Avant tout, j’aime me laisser bercer par mes propres émotions. Nous avons tous vécu bien des choses au cours de nos vies. Des événements joyeux, d’autres tristes. Parfois, certains nous donnent le sentiment d’être les rois et les reines de l’univers alors que quelques instants plus tard, on se retrouve au fond du gouffre, creusant autant que possible afin de disparaître de la surface du monde. Ces émotions brutes sont celles qui m’animent. Et c’est celles-ci que je souhaite transmettre. Combien de fois m’a-t-on reproché d’avoir l’esprit ailleurs ou d’être trop rêveuse ? Je dis souvent que j’ai la tête dans les étoiles et ce n’est pas si loin de la réalité. Allongé dans l’herbe sous le ciel obscur à contempler les merveilles du monde, c’est bel et bien ce que je préfère. Je puise mes inspirations dans les silences et la solitude, également. Un simple orage à travers la fenêtre est pour moi la meilleure des compagnies littéraires. La pluie chantonne et le vent me susurre mille et un secrets dont je suis l’unique détentrice. Libre à moi de vous les partager… Ce que je fais, mais seulement parfois.

5- Ta nouvelle en cours de publication est du SF lesbien. Peux-tu nous présenter cette histoire ?

Bien entendu ! Alors, nous sommes au XXIIIe siècle et un vaisseau quitte la Terre pour rejoindre une base spatiale lointaine. Le couple de l’histoire, l’une amoureuse comme au premier jour et la seconde, bien plus carriériste que romantique, appartient à l’équipe et participe à cette migration. Mais cela va sans dire que les choses ne se dérouleront pas comme prévu… Le seul détail supplémentaire que je puisse mentionner, c’est qu’en plus d’être de la science-fiction, ma nouvelle est du genre Planet Opera. Avec cette histoire, j’ai souhaité m’éloigner du cliché habituel allant de la rencontre à l’amour naissant. Parfois, la routine s’installe et il devient difficile de s’aimer comme au premier jour. Ici, nos deux protagonistes sont en couple depuis plusieurs années. De plus, chaque chapitre a un narrateur interne différent. Parfois l’une, parfois l’autre. Et on prend conscience d’une vérité universelle : même avec toute l’affection que peuvent ressentir deux personnes l’une pour l’autre, il arrive dans certains cas qu’un fossé invisible se creuse entre elles.

6- Ton 1er roman auto-publié s’intitulait « Quand Léa rime avec Alexia ». De quoi s’agit-il?

Alors là, on s’attaque à une romance saphique contemporaine ! Exit le monde de l’imaginaire et place à l’émotion brute qu’est « la peur » ! Et quand je parle de peur, j’aborde celle qui paralyse, qui nous empêche de faire ce que l’on veut de notre vie. Comme quitter une personne qui nous maltraite, par exemple. « Quand Léa rime avec Alexia », c’est l’histoire d’une jeune femme en couple avec un homme. Il la terrifie et la malmène au point qu’elle n’a plus aucune vie sociale. Et même sortir de son appartement est une lutte qu’elle ne réussit à endurer que pour aller chez son psychiatre une fois par semaine. Mais le hasard lui apportera une certaine Alexia sur son chemin et pour ne pas changer… Il va se passer « des trucs » Avec cet ouvrage, j’ai souhaité parler de deux sujets qui me tiennent à cœur. Le premier, c’est celui de la phobie sociale et agoraphobie. Avec ces deux symptômes, il suit très souvent celui de la dépression et du manque de confiance en soi. Des handicaps invisibles qui provoquent dans la majorité des cas l’incompréhension auprès de l’entourage ou des gens en général. Dans notre société actuelle, être atteint de ces maladies est une preuve de lâcheté là où il suffit de se « remuer les fesses » pour s’en sortir. Et les envies morbides qui vont parfois avec, elles sont tabou. Dans « Quand Léa rime avec Alexia », j’ai souhaité parler de toutes ces émotions sans filtre. Le second sujet que j’aborde, c’est celui de la maltraitance conjugale. Très souvent encore, on accuse les victimes (qui ne sont pas exclusivement des femmes, ne l’oublions pas !) de rester auprès d’un partenaire toxique. Il se dit parfois que ses victimes n’ont pas assez souffert. Qu’elles se complaisent dans ces relations. Mais à maintes reprises, les personnes qui sont dans le jugement n’ont jamais rien vécu de ce genre. La maltraitance, qu’elle soit physique, psychique ou émotionnelle est un mal terrible. Et il faut en parler. Que ça soit à travers des reportages, des biographies ou des romans. C’est un phénomène qui tue, parfois sous le coup de la colère, parfois à petit feu. À ma façon, j’ai voulu porter ma pierre à l’édifice. Et même si je n’arrive à sensibiliser qu’une seule personne sur le sujet, j’aurai accompli mon souhait.

7- As-tu des méthodes préférées d’écriture ou laisses-tu tes personnages fabriquer l’histoire? Quels outils aimes-tu utiliser?

Très honnêtement, je mentirai si j’affirmai avoir une méthode infaillible d’écriture… J’ai essayé d’entamer des histoires sans le moindre plan ni fiche de personnage pour finalement me retrouver avec des post-it un peu partout autour de mon bureau. J’ai ensuite testé la méthode « flocon de neige » pour dévier drastiquement en cours de route, à croire que mon GPS avait effectué une mise à jour un brin foireuse… Malgré toute ma bonne volonté, je pense être une très mauvaise élève lorsqu’il s’agit de suivre des indications scénaristiques précises. Tôt ou tard, mes personnages finissent toujours par prendre vie et par me faire un bras d’honneur avant de prendre les rênes de mon récit… Le seul qui reste relativement docile à mes côtés, c’est Word… Lui au moins, il fait ce que je lui demande. Mais ne va pas lui répéter, il serait fichu de me laisser en plan à son tour…

8- La diversité littéraire est-elle importante pour toi ? Aimes-tu y participer à travers tes écrits ? Si oui, de quelles façons?

Comme je pense l’avoir laissé transparaître avec ma romance saphique, j’aime traiter de sujets qu’on n’aborde pas forcément avec mamie au coin du feu… Le handicap invisible en était un, mais il y a aussi les rapports entre femmes. À notre époque actuelle, l’homosexualité n’est plus un délit (du moins, plus en France…) mais de là à dire qu’elle est commune, nous en sommes malheureusement loin. Nous serons tous d’accord pour dire que l’homophobie est encore présente sur les réseaux sociaux comme dans la rue. À mes yeux, l’un des moyens pour banaliser notre orientation sentimentale ou sexuelle, c’est d’en parler le plus simplement possible. Le terme « lesbienne » ne devrait pas être censuré sur internet. Ce n’est ni un gros mot ni une incitation à visionner des images ou vidéos pour les plus de 18 ans. Si je peux participer modestement à la représentation LGBTQ+ dans la culture en présentant des personnages réalistes et ordinaires, alors je serai fière d’y contribuer.

9- As-tu d’autres projets en cours ? Pourrais-tu nous en dire quelques mots?

Je t’avoue que cette question tombe bien, car j’ai terminé récemment le premier jet d’un nouveau roman ! Il me reste bien des corrections à apporter… Mais pour toi, je veux bien t’en parler un peu ! Dans ce récit, on se trouve à Paris à la fin du XIXe siècle. À cause des difficultés de la vie, mon héroïne se retrouve embauchée dans une luxueuse maison close. Par conséquent, elle découvre un nouveau monde féminin, fait d’amitié et d’inimitié, de conflit et de jalousie. Je peux difficilement en dire plus pour le moment, mais je compte proposer ce roman à ma maison d’édition qui ne publie que des histoires « FF », ce qui en dit long sur son genre. Mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, il ne s’agira en aucun cas d’une histoire érotique, malgré l’univers de la prostitution dans lequel on baigne. Ici, j’ai souhaité aborder ce sujet tel qu’il était à l’époque de nos arrières grands-parents. J’ai puisé mes ressources dans de nombreux ouvrages afin de me rapprocher le plus possible de la vie des prostituées de la Belle Époque. Et finalement, il n’y avait pas que le sexe et les clients dans leur quotidien, mais tout un tas de choses que vous pourrez découvrir à votre tour !

10- Où peut-on te lire ? C’est l’instant pub! N’hésite pas!

Et bien pour le moment… Nulle part ! On pourrait croire à une blague, mais non J’ai retiré mon premier roman « Quand Léa rime avec Alexia » de la vente il y a plusieurs mois afin de le retravailler intégralement. Des scènes vont disparaître, d’autres ajoutées. Les personnages seront remaniés également et comme je l’ai mentionné plus tôt, ma plume a changé. Ce que j’espère, c’est séduire de nouveaux lecteurs avec cette histoire, mais que les anciens puissent tout autant la redécouvrir et avec plaisir ! Quant à ma nouvelle SF, il faut plutôt poser la question à ma maison d’édition Reines de Cœur, car c’est elle qui a mon manuscrit entre les mains !

11- As-tu quelque chose à ajouter ?

Difficile d’ajouter quelque chose quand on a l’impression d’avoir parlé pendant des heures entières ! Cependant, vous pouvez encore me retrouver sur Twitter et sur ma page Facebook. Mais je serai un peu moins bavarde, promis !

Merci beaucoup d’avoir répondu à mes questions. N’hésitez pas à retrouver Avril Cara sur les réseaux sociaux!

Interview auteur n°5 : Rui Chan

Aujourd’hui, une nouvelle autrice, aux œuvres multiples, a accepté de répondre à mes questions.

La couverture appartient à l’autrice.

1- Bonjour Rui Chan! Pourrais-tu te présenter en quelques lignes ?

Bonjour. Je suis une auteur de 36 ans, métisse et bisexuelle. J’aime des genres variés et j’ai des projets très divers mais si je devais trouver un point commun à la plupart de mes œuvres, c’est la bisexualité en filigrane ou au cœur des textes. À la vie je suis formatrice indépendante et maman de deux petits monstres, donc j’ai toujours de quoi m’occuper ! Côté moins fun, je suis en rupture familiale totale depuis plusieurs années, ce qui m’a amené à beaucoup réfléchir à ma nature très « entre deux ». Fonder ma propre famille a marqué le début de ce processus de questionnement sur moi-même et de doute, et au final je suis reconnaissante car la vie m’a donné la chance de me reconstruire et de faire de superbes rencontres.

2- As-tu choisi de publier tes écrits sous ton vrai nom ou sous un pseudonyme? Peux-tu nous dire pourquoi?

Il s’agit d’un pseudonyme. D’une part, je souhaite protéger ma vie privée et, un peu comme les Daft Punk, je préfère garder ma personne en retrait au profit de mes créations. De plus, comme j’ai vécu une crise identitaire suite à ma rupture familiale, j’ai un rapport particulier à mon « vrai » nom maintenant. Pour ce qui est de Rui Chan, il s’agit d’un pseudo que j’utilise depuis que je suis sur la toile (une vingtaine d’années donc) et auquel je m’identifie. Au début, je l’écrivais en minuscules et en un seul mot (logique de pseudo de l’époque…) et j’ai fait la transition vers cette version fin 2018. Pour la petite anecdote, le hasard a voulu que mon nom d’épouse commencé par Chan aussi. Quant à Rui, ça vient de la sœur aînée dans Cat’s Eye, mon premier crush (Je devais avoir 3-4 ans… XD )

3- Quand as-tu commencé à écrire ? Peux-tu nous dire pourquoi tu as fait le choix de l’auto-édition ?

J’ai de vieux cahiers avec des histoires que j’ai créé vers 8 ans. J’ai toujours adoré inventer des histoires. Enfant, mes jeux impliquaient des scénarios complexes et suivis qui ont évolué jusqu’à ce que j’arrête de jouer. C’était farfelu et ça partait dans tous les sens, un peu comme un RPG dont j’incarnais tous les persos à tour de rôle… Bref, aussi loin que je me souvienne, j’ai écrit ! Quand j’ai décidé en 2014 de m’auto-publier, c’était surtout par manque d’éditeurs LGBT. Plus précisément, je trouvais que la bisexualité n’avait pas sa place. Même dans le milieu, être bi était assez mal perçu. Depuis, ça s’est amélioré, fort heureusement ! Mais je suis aussi éprise de liberté. J’ai eu des contrats d’édition ; ils se sont passés sans drame mais ne m’ont pas donné envie de poursuivre dans cette voie, tout simplement.

4- Comment décrirais-tu ton univers ? As-tu des sources d’inspiration privilégiées ?

J’ai des pôles d’intérêt divers : littérature bien sûr, du XIXe siècle et contemporaine surtout, en anglais ou en français ; manga et animé, jeux vidéo et culture geek au sens large ; cinéma ; séries ; musique ; les contes et kamishibai ; la mythologie ; le karaoke ; la culture LGBT aussi bien sûr, et j’en passe… Tout peut devenir une source d’inspiration à mon sens, car nous sommes le fruit de nos expériences.

5- En plus de tes 8 livres déjà parus, ta nouvelle, Nous nous sommes manquées, est sorti ce dimanche (le 2 juin). De quoi s’agit-il ? Quels thèmes y abordes-tu?

Il s’agit en fait d’une réédition enrichie d’une nouvelle qui était parue dans un recueil collectif à compte d’éditeur. J’ai voulu parlé d’une époque pas si ancienne où l’homosexualité était encore illégale. Comme c’est avant tout une romance F/F, ce fond reste en filigrane mais pose bien des problèmes aux protagonistes ! Parmi les thèmes abordés, il y a aussi le regard des autres et l’acceptation de soi notamment, ainsi que le deuil. Tout ça sur un fond plus léger de romance, d’années 80 et un soupçon de tir à l’arc.

6- As-tu des méthodes préférées d’écriture ou laisses-tu tes personnages fabriquer l’histoire? Quels outils aimes-tu utiliser?

Pour ma novella Les Yeux noirs, les personnages ont pris le contrôle en cours de route. Il y a notamment un personnage qui devait être agaçant et à qui j’ai donné mon prénom pour ne heurter personne ; grave erreur, elle n’en a fait qu’à sa tête (comme moi donc…) et ça a changé toute l’histoire. Plus sérieusement, j’ai écrit cette novella comme une mini série sur mon premier blog. J’avais une idée de départ et d’arrivée mais pas de vrai plan ; c’est pour ça que j’ai changé de direction. Maintenant je planifie énormément avant d’écrire, puis j’étoffe les fiches personnages et j’adapte l’intrigue au fur et à mesure pour que le tout reste cohérent. Je suis assez control freak donc je préfère travailler ainsi, mais c’est une question de personnalité. ^^

7- La diversité littéraire est-elle importante pour toi ? Aimes-tu y participer à travers tes écrits ? Si oui, de quelles façons?

Déjà ça peut paraître bête, mais j’écris dans des tas de genres à la base. J’ai un faible pour l’érotisme (tout en finesse) car c’est un exercice de style pour moi : les mille et une façons de décrire la sexualité sans vulgarité et avec symbolisme. J’avoue que ça m’amuse beaucoup. Et naturellement la romance a suivi, car tout un roman érotique c’est plus compliqué (même si c’est en projet aussi…). J’ai aussi eu une phase sombre et gothique avec des récits empreints de mal-être. C’était l’expression de mes propres problèmes identitaires je pense, car ce n’est plus un style qui ressort chez moi. Bref, du sexe et du sang… Ce qui ne m’empêche pas de créer aussi des histoires pour enfants ! Mais il y a aussi des genres où je ne pense pas me sentir à l’aise un jour, notamment le polar. Quant à mettre de la diversité dans les textes, je pense le faire plus ou moins consciemment depuis le début. Ça peut sembler stupide, mais petite, ça coulait de source pour moi, la diversité : dans ma famille, il y avait des blancs, des noirs et des métis. C’était ma norme. La première fois que j’ai subi du racisme, je n’ai même pas compris en fait… Pour moi, être noire n’était pas une insulte, et j’ai pris le « sale » au pied de la lettre. Et du coup j’ai répondu un truc sur ma douche du matin… Encore aujourd’hui, je n’identifie pas toujours le racisme quand il est dirigé contre moi. Je trouve ça débile car je suis métisse, donc aussi blanche que noire (un peu plus blanche même sur le plan purement génétique). Du coup je comprends qu’on veuille plus de persos racisés quand on est stigmatisé comme ça. Mais je n’en fais pas mon étendard car nous sommes tellement plus que ça. Pour l’homophobie, c’est un peu différent car on en souffre même au sein des familles où l’on devrait pourtant se sentir en sécurité. Loin de moi l’idée de dire qu’un combat est plus important qu’un autre, c’est juste ce qui m’a le plus marquée qui ressort.

8- D’après ton site, tu as 3 autres projets en cours. Dans quel style s’inscrivent-ils ? As-tu déjà des dates de sorties en tête ? Tu peux nous les présenter rapidement si tu le souhaites.

S’ils sont sur le site, c’est que j’ai déjà bien avancé ! À une exception près (Le Petit Chaperon noir, qui devait être mon premier roman, est devenu une longue saga…), la date est fixée : le 31 juillet pour le recueil de poésie de jeunesse Éveils, le 6 octobre pour le recueil Mainichi no haiku ~ Haïkus du quotidien. En décembre, je prévois aussi une seconde édition des Contes de fées cruel(le)s avec plus de contenu et notamment plus de diversité (LGBT power !) justement ! Sinon je travaille actuellement sur mon premier roman qui a une jeune femme bisexuelle pour héroïne et aborde notamment la parentalité. Mais chut, j’en dirai plus vers l’automne. Et j’ai des dizaines de projets en cours en fait ! Une saga fantasy, un roman érotique, un roman dramatique, une série de nouvelles érotiques et science-fiction, des recueils de nouvelles… Sans compter la traduction de tout ça en anglais à un moment donné. Bref, j’ai de la matière pour un moment !

9- Où peut-on te lire ? C’est l’instant pub! N’hésite pas!

Je poste des extraits de mes œuvres sur mon site. Mes ebooks sont tous disponible sur Kindle (Amazon donc), et les recueils et romans (enfin novella pour le moment) ont aussi une version papier. Je partage un haïku par semaine sur les réseaux sociaux (Twitter, Instagram et Facebook). Enfin j’ai des fanfic en stock, et je pense les poster en accès libre sur mon site et pourquoi pas sur Wattpad, un jour… J’ai encore tellement de choses dans des cartons (magie des déménagements…) que je préfère rester vague, aha…

10- As-tu quelque chose à ajouter ?

Merci Salema pour cette interview et pour donner la parole à ceux qui sont moins visibles. Et merci à tous ceux qui l’ont lue aussi, je sais que je me suis un peu étendue par moments…

Un grand merci pour tes réponses. Vous pouvez retrouver Rui Chan sur Twitter : @ruichanswriting