Maladies chroniques et vie sociale

#spoonie #handicap #conseils #viesociale #maladies
(Photo de moi, retouche par l’artiste de la bannière du blog)

Tous les malades chroniques ne le savent que trop bien, les sorties et les loisirs ne sont plus forcément les mêmes avec la maladie. À cause de la pathologie en elle-même et/ou de l’inaccessibilité d’un lieu, cette vie sociale peut se réduire peu à peu. Dans le processus, certaines et certains y perdront des proches ou des amis, lassés du cinquantième «non, je ne peux pas venir», fatigués de devoir chercher un endroit qui conviendra ou vexés d’un énième «trop fatigué pour venir».

Pourtant, la cinquante et unième proposition aurait pu être un «oui, cette fois je peux venir».
Pourtant, sans ces quatre étages sans ascenseur ou sans ces vingt minutes de marche, la réponse aurait pu être «oui, je viens avec plaisir».
Pourtant, c’est nous qui devrions être vexé que notre corps soit épuisé juste de fonctionner. Vexé de ne plus pouvoir faire ce qu’on veut quand on le veut. Pas vous.

Tous les malades chroniques ne le savent que trop bien, mais la pandémie actuelle a creusé un fossé supplémentaire entre nous et les autres. Parce qu’à cause des restrictions, beaucoup disent «avoir arrêter de vivre» parce qu’ils ne peuvent presque plus faire d’activités ou très peu. Parce que sortir est compliqué. Parce que leur vie sociale est réduite. Parce qu’ils ne peuvent pas aller au sport. Parce qu’à cause des restrictions, ils vivent un aperçu de notre vie, le côté maladie en moins. Et que visiblement, cela est insupportable. Pourtant, nous, on n’a jamais arrêté de vivre, merci bien.
Autre facette de ce fossé, les invitations que j’appellerai «dangereuses» en ces temps … douteux. Les malades chroniques et à risques ne le savent que trop bien, voir ce genre de message c’est se demander à quoi pensent les gens. Oui, certes, ils pensent à nous. Mais pas de la bonne façon. Alors, une fois encore, on refuse. On dit non.

Il n’y a pas si longtemps, une de mes médecins m’a dit que les proches et amis de patients chroniques se devaient d’avoir de l’empathie vis à vis de nos restrictions et surtout de les prendre en compte. Parce que sinon, ce n’était pas respectueux envers nous. Et avec ça, je suis tellement d’accord. Même si c’est quelque chose que j’aime à penser depuis longtemps, l’entendre d’un tiers a un tout autre effet.

Pour ma part, on ne peut pas dire que je sois quelqu’un de particulièrement sociable et je n’ai jamais aimé sortir dans des endroits très bruyants. Même avant. Pourtant, j’apprécie un restaurant entre amis ou une promenade. Chez moi, j’aime recevoir, mais pas tout le monde. Toutefois, que j’en ai envie ou pas, ce n’est pas moi qui décide mais ma santé et mon état général.
Pour ma part, j’ai peu d’amis mais cela me convient. Car ils ne se vexent pas et comprennent. Et puis j’ai mes amies malades chroniques elles aussi, avec qui il est si facile de partager. Parce que oui, la vie sociale se passe aussi par écrit ou par vocal sur le téléphone ou l’ordinateur. Par les réseaux sociaux. Parce que pour nous qui avons peu d’énergie, c’est merveilleux.

Tous les malades chroniques ne le savent que trop bien, mais même si notre vie sociale est un peu étrange, différente de la vôtre mais elle existe.

Prenez soin de vous et à bientôt.

Salema

L’errance médicale

Parfois, il y a des diagnostics faciles. Apparition des symptômes, prise de sang et hop, c’est réglé. Et puis, il y a d’autres cas, des cas où le diagnostic est interminable et peut prendre plusieurs années. Et alors, sans vous en rendre compte, vous avez pénétré dans l’enfer de l’errance médicale.

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D’abord, le déni. Puisque vos tests sanguins ne montrent rien de particulier, c’est que tout doit bien aller, n’est-ce pas? Oh et puis c’est peut-être le stress des études ou du travail. Ou parce que vous mangez mal. Ou que vous ne faîtes pas assez de sport. Ou trop. Ou que votre oreiller est trop vieux. Ou alors … Et cela peut durer entre quelques mois à des années selon les personnes et les symptômes.

L’acceptation. Une fois que les symptômes deviennent de plus en plus présent et/ou gênants et/ou inquiétants, on finit par aller consulter. Et c’est là que tout commence.

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La recherche d’un diagnostic. Généraliste. Spécialistes. Examens. Encore et encore. Des tubes et des tubes. Des radios, des IRMs, des scanners et des échographies. Des tests de médicaments. Des mauvais diagnostics. Des hypothèses. Des médecins qui ne vous croiront pas ou d’autres qui n’écoutent pas. Devoir trouver les bons praticiens et les bonnes spécialités. Savoir où chercher. Se renseigner. Souffrir et avoir peur en attendant.
Parce que tout ça, cette quête infernale, peut se révéler très longue, notamment à cause des délais. Attendre entre chaque examen et entre chaque consultation. Attendre de voir si un médicament fonctionne. Attendre de voir si les symptômes s’améliorent … Et voilà comment les mois se transforment en années.
Et ces années, elles sont difficiles. Les symptômes s’empirent mais vous ne savez pas pourquoi. Vous n’avez aucune idée du ou des problèmes.
Toutefois, attention aux pièges qui se trouveront sur votre route. L’envie d’abandonner. Penser que ce n’est que psychologique. Tenter des traitements / du matériel sans aucun avis médical car cela peut être dangereux pour vous.

Et puis enfin, le soulagement. Beaucoup de personnes en bonne santé trouve ça étrange, mais obtenir un diagnostic après une errance médicale est une véritable révélation. Certes, c’est une mauvaise nouvelle car cela confirme que l’on est malade … mais pour le patient, cela signifie surtout l’espoir d’une prise en charge, d’un traitement et d’une aide potentielle (tout dépend de la pathologie bien évidemment). Avoir un nom sur ses maux, permet de les apprivoiser mais aussi d’enfin pouvoir commencer à accepter son statut de malade.
Accéder à un diagnostic, c’est le début d’un tout nouveau parcours, bien différent, bien que parfois compliqué selon la maladie.

Prenez soin de vous et pensez à vous hydrater.

À bientôt.

Salema

EDS Awareness Month 2020

Je comptais en faire un thread sur Twitter, mais j’ai finalement décidé que ce serait plus simple ici. L’an passé, j’avais écrit cet article en l’honneur de ce mois de mai, mois du syndrome d’Ehlers-Danlos (SED).

Avant de commencer, j’aimerais vous conseiller un livre, qui pour moi a été la meilleure des ressources. Je l’avais acheté après mon diagnostic et je l’ai trouvé vraiment très très intéressant, aussi bien pour moi que pour mes proches. Ma maman a dit « on dirait le livre de ta vie ». Vous pouvez l’acquérir ici et il est bien plus correctement documenté que beaucoup de ressources françaises.

Le SED, c’est d’abord l’errance médicale (promis, je vais réussir à terminer l’écriture de cet article). C’est parfois long, très long. Mais, quoi qu’il arrive, prenez soin de vous. Beaucoup de traitements et matériels, comme l’oxygène et les orthèses par exemple, peuvent présenter un danger si vous les utilisez sans avis médical / pour rien, et risquent d’empirer votre état. Attention donc, même si certaines choses sont tentantes au vu des délais dans les hôpitaux et auprès de certains spécialistes.

Le SED, c’est un éventail important de symptômes (ce qui en soit est logique, puisque c’est une pathologie liée au collagène), dont, probablement les plus connus: hyperlaxité et subluxations/luxations. À ce propos, j’ai longtemps cru que c’était fun mais normal. Fun fact: jeune, l’on m’avait diagnostiqué « une rotule qui bouge, mais c’est pas grave ça ».

Le nombre de subluxations et luxations par jour et par semaine dépend de chaque patient et de chaque articulation, articulations qui finissent parfois par s’abîmer. Par exemple, ma cheville la plus hypermobile a récemment hérité d’une capsulite. La douleur et la gêne sont aléatoires. À mes yeux, les glissements de côtes et les hanches sont le plus douloureux.
Pour ma part, au réveil, j’ai mon rituel de « remettons chaque chose à sa place » avant de me lever. Avec les années j’ai appris à gérer. Parfois, je porte des atteles. Parfois non. Cela fait partie du plan appeler « se maintenir ».

Chacun fait ce qu’il veut et vit sa maladie différemment, c’est un fait. Toutefois, cela me rend perplexe, presque … triste, de voir des patients bien plus jeunes que moi abandonner toute idée de se maintenir. Je suis consciente que le SED peut mettre fin à de nombreux projets d’avenir que ce soit professionnel ou personnel. J’ai moi-même dû arrêter de travailler il y a quelques années, à mon grand regret. Toutefois, je trouve ça dommage de tout abandonner. De ne plus du tout marcher parce que c’est douloureux. De renoncer à la moindre activité car c’est épuisant. De ne plus fournir aucun effort dans aucun domaine.
Évidemment, il y a des jours avec et des jours sans. Des semaines de crises. Des matins où marcher est un supplice. Mais il y a aussi tous les autres jours, ceux où c’est « moins pire » comme on dit. Ceux où le seuil de douleur est plus ou moins habituel.
Je sais que le mot « effort » est parfois mal aimé. Pourtant, sans lui, ma vie de patiente ne sera pas la même. Minuscule ou grand, facile ou très difficile, chaque effort a son importance. Aller au kiné, se forcer à marcher un peu, cuisiner, lire … Tout vaut la peine et a son importance. Et si un médecin ose vous dire que vous n’êtes pas vraiment malade car vous faîtes des efforts … C’est un bien mauvais médecin.

Présentée ainsi, une vie de malade chronique compliquée, ne semble pas très attrayante. Evidemment, le futur que je m’imaginais lorsque j’avais vingt ans n’est pas du tout le même aujourd’hui. Il y a des choses que je ne peux plus faire. Des rêves devenus irréalisables. C’est vrai. Mais finalement, tant pis. Pour un rêve de perdu, un ou deux autres apparaissent. Pour une activité du passé, une nouvelle prendra sa place, car la vie n’aime pas le vide. Récemment une amie me disait que j’étais « trop optimiste pour ce monde ». Elle a sans doute raison.

Avoir une pathologie telle que le SED, qui n’est donc pas sur les listes officielles, rend souvent les formalités compliquées. Contrairement à d’autres maladies, nous devont toujours littéralement prouver, parfois plus que les autres, notre état, auprès de la sécurité sociale et la MDPH par exemple. Alors, avec le temps, cela rend probablement un peu aigri. Aigri et jaloux de voir des patients avec des maladies « classiques » accéder facilement aux aides et aux soins. Aigri et jaloux de voir que certains d’entre eux sont bien plus soutenus et aidés alors qu’ils sont moins limités dans leur vie de tous les jours.

Je voulais aussi aborder la représentation sur les réseaux sociaux, notamment Twitter. Je vois passer beaucoup de patients qui postent des selfies d’eux en crise, à l’hôpital, du nom de leurs traitements … Je comprends que cela peut aider certaines personnes car elles se sentent moins seules. Mais pour moi, cela appartient vraiment à la sphère privée. Je suis peut-être trop vieille pour aimer poster toute ma vie sur les réseaux XD. Tout ça pour vous dire que, sur mes comptes, que ce soit Twitter ou Instagram, je ne posterai jamais ce genre de contenu. Ni je me plaindrais beaucoup. Honnêtement, je pourrais, mais ce n’est pas dans mon caractère et, surtout, je ne verrai pas l’intérêt de partager ce genre d’information sur mes comptes. Ce n’est pas en me plaignant davantage que j’irai mieux de toutes les façons. Encore une fois, je ne critique personne. Absolument pas. Et je me plains parfois à mes amies ou à mon mari, évidemment! Je tenais simplement à vous expliquer pourquoi mes comptes sont ainsi.

Que vous dire d’autre?
– Les gens n’ont pas le droit de vous demander pourquoi vous marchez avec une canne. N’hésitez pas à ne pas être aimable.
– Utiliser sa carte de priorité peut être effrayant et demande tout un entraînement.
– Accepter d’être malade prend du temps. Faire le deuil de nos capacités passées aussi.
– Ne plus pouvoir travailler est très difficile psychologiquement. N’hésitez pas à en parler et surtout à vous occuper.
– Même si accepter prend du temps, avoir besoin de certaines aides n’est pas une honte. Sachez que je suis amoureuse de ma baignoire accessible.
– Prenez soin de vous .

Avez-vous des questions?

Prenez soin de vous et à bientôt.

Salema

Interview auteur n°10: Jeanne Sélène

#autoédition #autrice #roman #interview #diversité

1- Bonjour ! Pourrais-tu te présenter en quelques lignes ?

Bonjour ! Je suis Jeanne, 35 ans et autrice de métier. Je vis dans la campagne normande avec trois charmants humains et une tripotée de poilus en tous genres. Je suis une incorrigible curieuse et j’aime tout particulièrement m’instruire à propos de tout et n’importe quoi. J’ai tendance à avoir des choix de vie un peu à la marge, ce qui est plutôt inspirant pour mon travail…

2- As-tu choisi de publier tes écrits sous ton vrai nom ou sous un pseudonyme ? Peux-tu nous dire pourquoi ?

Lorsque j’ai commencé à éditer mes travaux, je travaillais encore comme orthophoniste (j’ai une formation en orthophonie, linguistique et psychologie). Je n’avais alors pas envie de mélanger mes deux carrières professionnelles aussi ai-je fait le choix de prendre un pseudo que j’ai conservé après la fermeture de mon cabinet.

3- Quand as-tu commencé à écrire ? Pourquoi avoir fait le choix de l’autoédition ? As-tu déjà ou aimerais-tu tester la publication en maison d’édition ?

J’ai commencé à écrire pour être lue avec un fanzine autour de l’univers de Pern (Anne McCaffrey) ; j’étais alors collégienne. Mais mon premier roman a été écrit pendant mes années de lycée. J’ai fait le choix de l’autoédition en 2014. Jusqu’alors et depuis quelque temps, je publiais mon premier roman sur un blog sous forme d’épisodes et je commençais à avoir une petite communauté de lecteurs et lectrices. C’est elle qui m’a encouragée à publier. Après avoir lu un grand nombre de témoignages, je me suis naturellement tournée vers l’autoédition, par volonté d’indépendance. J’ai embauché une correctrice et hop, c’était lancé ! J’ai eu trois expériences en maison d’édition à compte d’éditeur, pour des nouvelles, mais j’avoue préférer le travail en autoédition. Seul un contrat très intéressant m’y ferait renoncer.

4- Comment décrirais-tu ton univers ? As-tu des sources d’inspiration privilégiées ?

J’ai un univers extrêmement varié, car j’aime avant tout explorer. Explorer les genres, les formats, les types de narrations… Je puise mon inspiration dans la vie quotidienne, mais également dans mes nombreux centres d’intérêt, depuis le jardinage et les neurosciences en passant par la linguistique !

5- Ton roman contemporain Child trip vient/va paraître. Peux-tu nous le présenter ? Pourquoi avoir choisi le thème d’une maman solo ? Plusieurs tomes sont-ils prévus ?

Dans Child trip, nous suivons les pensées foisonnantes de Solange, une jeune femme nomade qui se découvre enceinte et va faire le choix de garder l’enfant, sans pour autant renoncer à son mode de vie… L’idée de ce roman m’est venue il y a quelques années, alors que je passais la nuit seule en camping-car avec mon petit garçon. Je me suis demandé quel pourrait être le quotidien d’une maman solo et nomade. Pour mieux m’imprégner de cette vie, j’ai notamment travaillé sur des marchés plusieurs étés et pas mal vadrouillé avec ma maison roulante et mes petits. Child trip a une vraie fin, mais mon cerveau a en effet prévu un second tome… À voir si les lecteurs et lectrices le réclameront !

6- Depuis combien de temps travailles-tu sur ce récit ? Qu’aimes-tu particulièrement à son propos ?

Je travaille dessus depuis 2016. J’ai passé deux années à enrichir l’ambiance de l’ouvrage en expérimentant au maximum autour de la vie de mon héroïne. La phase d’écriture a commencé beaucoup plus récemment, au printemps 2019. J’aime particulièrement Solange qui a un univers mental extrêmement touffu. Elle est très consciente de ses automatismes de pensée, passe son temps à se parler à elle-même… Bref, elle est aussi agaçante qu’attachante !

7- As-tu déjà publié d’autres romans ? Si oui, sont-ils aussi des romans contemporains ? Peux-tu nous les présenter rapidement ?

À ce jour, j’ai publié quatre romans pour adultes (deux de fantasy, un contemporain et un horrifico-fantastico-dystopique), deux romans jeunesse (l’un d’aventure et l’autre fantastique), deux romans « premières lectures », quatre documentaires photo jeunesse et onze albums jeunesse en collaboration avec plein d’illustrateurs et illustratrices. J’ai aussi à mon actif une petite tripotée de nouvelles en tous genres et trois de mes ouvrages sont adaptés en audiolivre. Quand je disais que j’aimais l’exploration… je n’avais pas menti !

8- As-tu des méthodes préférées d’écriture ou laisses-tu tes personnages fabriquer l’histoire ? Quels outils aimes-tu utiliser ?

Mes méthodes de travail varient énormément d’un ouvrage à un autre. J’ai par exemple utilisé la méthode des flocons pour mon roman jeunesse Les aventures d’Oxygène et un plan ultra-détaillé pour Le sablier des cendres dont le rythme très soutenu s’apparente à celui d’un thriller. En revanche, j’ai plutôt fait ma jardinière pour Child trip. J’adapte finalement en fonction du genre et du type de récit. Depuis environ deux ans, j’utilise Scrivener que j’aime beaucoup pour taper mes textes. Je ne l’emploie qu’à un quart de son potentiel, mais je trouve déjà ce logiciel très intéressant.

9- La diversité littéraire est-elle importante pour toi ? Aimes-tu y participer à travers tes écrits ? Si oui, de quelles façons ?

Que la diversité soit présente dans la littérature est pour moi capital. Représenter les « minorités » me paraît vraiment important, notamment en littérature jeunesse, car les ouvrages présentés aux enfants participent à la mise en place de la norme inconsciente. Je pense que nous devons, en tant qu’auteurs et autrices, vraiment faire un travail conscient en ce sens. Faire confiance à notre « instinct » me paraît illusoire, ce serait nier tous nos biais intériorisés. Moi même, féministe convaincue, je me suis rendu compte en cours d’écriture des aventures d’Oxygène que j’avais une grosse majorité de personnages masculins. J’ai rectifié le tir en cours de route, mais ça m’a demandé un réel travail. Dans mes ouvrages, vous rencontrerez donc des personnes non valides (handicap sensoriel, physique ou mental), des personnes racisées, des personnes non hétéro, etc. Pour autant, ces particularités seront rarement au centre de l’histoire. Je pense en effet que le meilleur moyen de représenter les minorités est de ne pas les utiliser pour servir l’histoire.

10- As-tu d’autres projets en cours ? Pourrais-tu nous en dire quelques mots ?

J’ai toujours mille et un projets ! Celui sur lequel je dois vraiment avancer est un roman de fantasy. Il portera le titre suivant : Les portes d’Astheval et fera le pont entre mes deux premiers romans (Balade avec les Astres et La vengeance sans nom). J’avais tiré des arcs narratifs dans ces deux ouvrages lorsque je les ai écrits il y a une petite vingtaine d’années et il est grand temps que je les ferme !

11- Où peut-on se procurer tes ouvrages ? C’est l’instant pub ! N’hésite pas !

Mes ouvrages sont disponibles sur mon site Internet, en commande chez votre libraire préféré ou sur Amazon. Vous pouvez également en découvrir certains en streaming sur Youboox. Mes audiolivres sont présents sur la plupart des plateformes dédiées aux livres audio, dont Audible. Et pour celles et ceux qui aiment les rencontres IRL, je suis très souvent en dédicace. Toutes mes dates sont indiquées sur mon site.

12- As-tu quelque chose à ajouter ?

Merci d’avoir répondu à mes questions. Je te remercie de m’avoir proposé cette interview. C’est toujours un plaisir de parler de mon travail d’autrice. Je profite de l’occasion pour remercier tous ceux et toutes celles qui me font confiance : ma correctrice, mes illustrateurs et illustratrices, mes collègues… et bien sûr mes lecteurs et lectrices sans lesquels·les mon métier n’aurait aucun sens !

Merci à toi pour tes réponses!

À bientôt.

Salema

Maison, quotidien et accessibilité

Pour moi, le bien-être se construit dans son foyer, ce « chez soi ». Malheureusement, lorsque l’on est atteint d’une ou plusieurs maladies chroniques, notre lieu de vie peut rapidement se transformer en parcours du combattant s’il n’est pas adapté à nos besoins.

Entre travaux d’aménagements et accessoires, je vais vous présenter ce qui m’aide au quotidien.

Maison

Avant de pouvoir emménager, nous avons absolument tout refait, en profitant par la même occasion pour respecter quelques normes d’accessibilité. N’hésitez pas à vous renseigner pour d’éventuelles aides financières.

  • Les prises électriques à, au minimum, 50 centimètres du sol, voire plus haut.
  • Des portes coulissantes, surtout si vous êtes en fauteuil. Elles sont aussi très pratique pour gagner de la place.
  • L’encadrement des portes assez large pour un feuteuil (au moins 80 centimètres , 90 centimètres étant plus sûr)
  • Faire calculer le rayon nécessaire pour tourner en fauteuil et adapter les cloisons et meubles en fonction.
  • Un lavabo réglable. C’est absolument merveilleux. Il permet d’être assis devant mais peut être réhaussé si on se sent d’être debout / quelqu’un d’autre l’utilise. C’est génial.
  • Et mon aménagement préféré qui m’a offert de l’autonomie et de la sécurité: la baignoire où l’on rentre par une porte et où un siège est intégré. Elle dispose de barres d’appui multiples et le pommeau de douche est aimanté. C’est merveilleux.

Accessoires

Dans la cuisine

  •  Eplucheur paume de main : permet de ne pas s’éplucher le doigt en même temps que le légume. Evite aussi de forcer sur le pouce. C’est assez pratique.
  • Outil multifonctions : alors lui, je l’adore. Terminé les bouchons que je ne peux pas ouvrir seule !
  • Couteau électrique : conseillé par beaucoup, je n’ai pas voulu tenter. J’oublie souvent, surtout en période de « brain fog », d’enlever mon doigt de sous le couteau. Acquérir cet accessoire serait donc dangereux …
  • Une chaise de bar pour cuisiner tout en étant assise. Grâce à ça, je m’épuise moins vite.

Dans la salle de bains

  • Peigne à très long manche: évite de lever le bras et donc de risquer des subluxations/luxations. Je suis toutefois moyennement fan, car j’ai l’impression de moins bien parvenir à me coiffer avec.
  • Tapis de sortie de baignoire: j’ai investi dans un tapis antidérapant rigide mais qui absorbe aussi l’humidité. Donc en plus de vous éviter une glissade, il sèche vos pieds. Très pratique si vous ne pouvez pas vous baisser.
  • Distributeur à la place des tubes rigides : les tubes de shampoing et gel douche, surtout les plus rigides, mettent à mal mains et articulations. Transvaser dans un distributeur aide beaucoup.

Pour la vie courante

#spoonie #handicap #sed #eds #crohn #accessibilité
  • Atèles de doigts, notamment pour éviter que les phalanges ne se plient inutilement et soient douloureuse en écrivant au clavier.
  • Planche de lit, pour les jours de crise. Attention, certaines sont beaucoup trop lourdes.
  • Cale de livres: permet de maintenir ouvert sans forcer sur les poignets et les doigts. Comme vous le savez, j’adore lire et je pense donc investir bientôt là-dedans, car ça à l’air vraiment efficace.
  • Genouillères, chevillères, collier cervical … À utiliser, selon les jours, en fonction de l’état des articulations et des luxations/subluxations de la nuit.
  • Coussin chauffant, pour soulager le dos et les cervicales.
  • Coussin pour les lombaires à ajouter à votre chaise.
  • Coussin coccyx à ajouter à votre chaise, même si certaines, notamment dans les fauteuils gaming, en ont un intégré.
  • Tapis de souris et clavier ergonomique, pour éviter de se blesser les poignets.
  • Souris verticale: c’est censé aider, mais j’ai lu beaucoup d’avis négatif à ce propos. De plus, certains patients se plaignent que ça augmente les douleurs et subluxations du pouce. Je ne tenterai donc pas.
  • Chaussettes de contention
  • Bouillottes réutilisables
  • Outils de jardin ergonomiques et légers. Certains sont très mignons.

Bien sûr, il s’agit là d’une liste non exhaustive et personnelle. Pour certaines pathologies, d’autres accessoires seront plus adaptés. Si vous avez besoin de certains liens, je pourrai les ajouter à l’article sans problème.

Et vous, quels sont vos accessoires préférés, ceux qui vous facilitent le plus la vie?

Prenez soin de vous et à bientôt.

Salema

Animaux et maladies chroniques

Et voici l’article spécial maladies chroniques de septembre (un jeudi par mois). Pourquoi avoir opté pour le thème des animaux? Et bien parce que c’est mignon, que beaucoup de personne en possèdent et que ça me fera une bonne occasion de parler de notre dragon.

#animal #reptile #dragon #spoonie
Le dragon en question, aussi appelé « Monsieur J’aime qu’on m’admire. Maman! Regarde-moi! »

1- Leurs rôles

Un animal, quel qu’il soit, est une présence; un souffle de vie supplémentaire apporté à un foyer. Soutien moral, affectif ou physique, ou tout simplement source de joie, ils font partie intégrante du quotidien de nombreuses personnes. Toutefois, lorsque l’on est atteint d’une ou plusieurs maladies chroniques, des questions supplémentaires peuvent venir s’interposer entre l’envie d’adaption et l’achat effectif.

2- Prérequis généraux

Un animal, peu importe son espèce, aura plusieurs prérequis auxquels vous devrez vous plier.

  • le temps. Un animal n’est pas un élément de décoration, il requiera donc du temps. L’avez-vous? Après une journée de travail / de cours/ d’examens médicaux, avez vous suffisamment d’instants à lui consacrer pour son bien-être? (sortie, jeu etc). Exemple: vous êtes absent 5j/7, 12 heures par jour. Allez-vous vraiment adopter un chien?
  • l’argent. Le matériel, la nourriture, les soins potentiels … Rien de tout ça n’est gratuit. Etes-vous capable d’assumer lesdits coûts? S’il venait à y avoir des frais supplémentaires, pourriez-vous y faire face? Beaucoup de patients étant précaires, la question de l’argent est malheureusement un axe sur lequel réfléchir.
  • la volonté de l’aimer tout au long de sa vie. Cela semble évident, n’est-ce pas?
  • envisager les possibilités de garde. Si vous veniez à être hospitalisé, avez-vous une solution pour votre animal? Si vous êtes en période de forte crise, y aura t-il quelqu’un pour en prendre soin à votre place?
  • l’espace. Chaque animal requiert un espace minimal pour être heureux. Pouvez-vous le lui offrir? Si oui, cela risque t-il de gêner votre mobilité ?
  • la capacité d’en prendre soin. Malgré votre pathologie, pouvez-vous effectuer (surtout si vous êtes seul) les gestes de base? (changement de litière, nourrissage, sortie, jeu etc)

Maintenant, voyons un peu plus en détail les catégories d’animaux domestiques les plus courantes. Il s’agit là de mon point de vue et de mon expérience / mes connaissances. Il est évident, que les avis peuvent différer.

3- Les chats

Pour:

  • pas besoin de le promener
  • simple à nourrir
  • souvent indépendant
  • peut être laissé seul une journée
  • forte espérance de vie

Contre:

  • litière à changer
  • très allergisant
  • ses griffures peuvent causer différents types d’infections (parfois graves), surtout chez les personnes immunodéprimées.
  • peut causer pas mal de dégâts / faire tomber

Frais: vétérinaire, jouets, nourriture

4- Les chiens

Pour:

  • en fonction des races, peuvent être éduqués pour assister leur maître
  • lien fort avec le maître. Gros soutien affectif.
  • forte empathie lors de vos périodes de crises
  • bonne espérance de vie
  • simple à faire garder ou à amener en vacances.

Contre:

  • doit être promené, dans l’idéal, plusieurs fois par jour
  • doit être éduqué un minimum, pour éviter des problèmes
  • frais parfois très élevé en fonction de la taille et de la race

Frais: nourriture +++ (surtout pour les très gros chiens), jouets, vétérinaire , accessoires

5- Les rongeurs

Les lapins aiment être par deux, les souris sont souvent aggressives … Chaque rongeur a des besoins très spécifiques, en terme d’environnement et d’alimentation. Pensez-y!

Pour:

  • petits
  • entretien facile
  • affectueux (selon les espèces)

Contre:

  • l’odeur (pour être heureux, les rats et les souris doivent toujours sentir leur odeur. La cage ne peut être nettoyée en entier)
  • la faible espérance de vie selon l’espèce (ex: les rats)
  • peut être difficile à faire garder
  • assez fragile (notamment les rats au niveau respiratoire)
  • la litière / le foin peuvent être très allergisant

Frais: cages (attention aux dimensions), protections pour vos meubles/fils en cas de semi liberté, vétérinaires, nourriture.

6- Les reptiles

Je pourrai vous parler du Pogona vitticeps pendant des heures (peut-être qu’un jour je publierais mon guide à ce propos), de son narcissisme, de sa mignonnerie et de son goût pour les gratouilles; mais je vais me contenter de faire un résumé comme pour les autres animaux.

Pour:

  • entretien facile
  • indépendant
  • généralement assez petit
  • aucun jouet nécessaire / pas de promenade
  • bonne espérance de vie (voire très élevée pour les tortues par exemple)

Contre:

  • une partie de la nourriture n’est qu’en animalerie/ sur internet
  • difficile à faire garder
  • côté affectif assez peu présent (sauf chez les pogona). Par exemple, un serpent ne peut pas vous reconnaître. Une tortue, au contraire, est capable de savoir que c’est vous par votre façon de marcher.
  • la taille du terrarium

Frais: terrarium + accessoires (bien se renseigner sur l’espèce !!!), nourriture, vétérinaire

7- Les oiseaux

Pour:

  • nourriture assez facile à trouver
  • dans un jardin (canard par exemple), enlève les nuisibles
  • possible côté affectif
  • bonne espérance de vie

Contre:

  • à l’intérieur, demande une logistique énorme
  • préparer la nourriture est long
  • très salissant
  • beaucoup de soins nécessaire
  • difficile à faire garder

Frais: très nombreux accessoires, nourriture , vétérinaire

8- Les poissons

Pour:

  • indépendant
  • peu d’entretien, une fois tout le système en place
  • relaxant

Contre:

  • nettoyer l’aquarium peut être dur physiquement
  • espérance de vie très aléatoire
  • pour les poissons d’extérieur, en hiver, une surveillance est requise
  • pas de câlins

Frais: aquarium + matériel (respecter la taille minimale pour l’espèce), nourriture

9- Avis et conclusions

Chaque animal a ses avantages et ses inconvénients, et c’est à vous, en fonction de vos capacités, de votre mode de vie et de votre/vos pathologie·s, de décider qui sera le meilleur des compagnons.

À mon humble avis, les oiseaux sont les moins recommandés, de part l’aménagement intérieur qu’ils requièrent (et la somme de nettoyage et de travail pour leur nourriture).

Quel que soit votre choix, renseignez-vous bien sur les besoins de l’animal. Ne mettez pas un pogona dans du sable et avec un autre reptile. N’offrez pas un aquarium minuscule à votre poisson.

Et vous, qu’avez-vous comme animal? Aimeriez-vous un article spécifique à l’un d’eux?

Prenez soin de vous et à bientôt.

Salema

Interview artiste n°4: Yuan

Après une longue pause dans les interviews d’artistes. C’est Yuan qui a accepté de répondre à mes questions aujourd’hui.

#illustration #fantasy #diversité #interview
Appartient à Yuan

1- Bonjour! Peux-tu te présenter en quelques phrases ?

Hello ! Je suis Yuan, j’aime les arts visuels et la musique, qu’il s’agisse d’en profiter ou de les pratiquer.

2- Dessines-tu depuis longtemps ? Comment t’es venu cette passion ?

J’ai toujours aimé dessiner, depuis aussi longtemps que je me souvienne ! Ça a commencé avec les activités artistiques à l’école, puis très vite j’ai commencé à dessiner mes personnages préférés de jeux vidéo, dessins animés, bandes dessinées… Je n’ai jamais vraiment arrêté depuis, et j’ai toujours voulu créer mes propres histoires, personnages, et univers.

3- Quelles sont les techniques et outils que tu utilises? As-tu une méthode préférée?

J’aime bien toucher un peu à tout, que ce soit traditionnel ou numérique. J’apprécie beaucoup l’encre, l’aquarelle et la gouache, mais je m’intéresse aussi au graphisme depuis que je suis au collège.

4- Pratiques-tu d’autres sortes d’arts? (écriture, couture …)

Je fais de la musique depuis que j’ai 5 ans, âge auquel j’ai commencé le piano. J’ai eu une formation de musicien classique, au piano puis au violon, et après plusieurs compétitions et participations diverses dans des orchestres, j’ai fini par mettre ça en pause vers la fin du lycée. L’ambiance très élitiste ne me plaisait plus. Aujourd’hui, j’essaie de reprendre la musique plus sereinement, et de faire ce que j’ai toujours voulu faire au fond : composer et jouer d’autres registres que le classique. J’ai toujours adoré le jazz et je suis assez triste de ne pas avoir pu en profiter à l’époque où je pratiquais le plus. J’ai aussi énormément écrit par le passé, à la fois pour du jeu de rôle et pour des textes originaux. Mais ça fait quelques années que j’ai décidé d’arrêter pour me consacrer davantage au dessin et à la musique, qui me procurent beaucoup plus de plaisir. Je garde un souvenir très frustrant de l’écriture, haha.

5- Quelles sont tes sources principales d’inspiration pour ton travail ?

En réalité, tout ce que je vis me sert de source d’inspiration ! J’ai beaucoup voyagé quand j’étais jeune, mes parents ont migré en France pour fuir un régime totalitaire, et je suis toujours fasciné par la diversité des vécus et des perspectives qui m’entourent. Je vois la création comme quelque chose de cathartique : je peux traiter n’importe quelle histoire, n’importe quelle émotion, même s’il s’agit d’un récit difficile ou d’un sentiment douloureux, et revisiter cela pour lui donner du sens. Pour citer des œuvres et artistes plus précis, je porte très haut dans mon cœur les films Ghibli, en particulier Le Voyage de Chihiro : j’étais enfant quand je l’ai vu au cinéma, et c’est ce qui m’a donné envie de faire de l’animation. J’ai beaucoup d’admiration pour les réalisateurs Satoshi Kon et Masaaki Yuasa, qui définissent assez bien ce qui me passionne autant pour l’animation. En cinéma prise de vue réelle, le film Taxi Driver me fascine. Côté bande dessinée, j’affectionne les œuvres de Hugo Pratt, Taiyou Matsumoto, Katsuhiro Otomo, Moebius, Sergio Toppi… Et j’ai grandi entouré de jeux vidéo, en particulier les séries Zelda, Animal Crossing, Street Fighter, et les œuvres de Fumito Ueda. Je pense que l’inspiration peut être puisée partout, aussi, je ne me limite pas du tout à mes domaines de prédilection, et je n’hésite pas à aller chercher du côté d’artistes plasticiens, de peintres classiques, de jeunes créateur·rice·s, de l’architecture, et bien entendu de la nature.

6- Pourrais-tu nous décrire ton univers?

J’ai toujours eu un penchant pour les contes, la tradition orale, et les récits mythologiques, et je pense que ça a beaucoup influencé mes propres univers. J’aime y distiller des éléments qui provoquent à la fois l’émerveillement et l’horreur, afin de faire ressentir des émotions fortes et contrastées. Je fais souvent intervenir des êtres ou présences fantastiques, des éléments qui « ne devraient pas être là mais qui sont là »… J’aime les univers étranges et les histoires qui font réfléchir.

7- Est-ce important pour toi de participer à la diversité artistique avec tes œuvres ?

Oui, bien entendu ! Je pense que toute expression artistique mérite d’être valorisée, et qu’il est important de rester le plus sincère possible à travers son art. Je me demande souvent à quoi ressembleraient les sorties cinéma récentes si les réalisateurs étaient un peu moins à la solde de cahiers des charges dictés par la rentabilité, haha. Donc dès lors que je travaille sur un projet « personnel », il est important que je me demande surtout ce que je veux faire, et non ce qu’on voudrait que je fasse. Le mot diversité est très important dans mon travail quoi qu’il arrive, car c’est quelque chose que je garde au cœur de mes réflexions lorsque je fais du character-design. Je suis très ennuyé par les œuvres où tous les personnages sont beaux, minces, lisses, blancs, valides, … je pense qu’il est important, plus que jamais, de diversifier les personnages au sein d’une même histoire, et de faire un plus gros effort de représentation. Pour prendre un exemple simple, je suis une personne non-binaire, et je n’arrive même pas à citer une œuvre où le personnage principal est trans ou non-binaire (sans que son identité de genre ne soit le thème principal de l’œuvre) ; les rares que je connais sont très peu médiatisées en dehors des cercles LGBT+. Je trouve que ce manque de diversité au sein des histoires a joué son petit rôle dans ma difficulté à revendiquer ma propre identité car j’avais très peu de modèles… Et je pense qu’il est très important de combler ce manque dans les œuvres narratives.

8- Peux-tu nous dire où commander/admirer tes créations ? Il est temps de faire ta pub. Vas-y, n’hésite pas !

Vous pouvez me retrouver avec l’identifiant @yuanankh sur Twitter, Instagram, Tumblr, et ArtStation. J’ai aussi un compte Ko-Fi si vous désirez soutenir mes créations, et je remercie chaque don d’un petit dessin !

Si mes créations vous plaisent, je suis ouvert aux demandes plus personnelles, n’hésitez pas à me contacter en privé sur les réseaux, ou à l’adresse yuanankh@gmail.com !

9- As-tu quelque chose à ajouter ?

Merci beaucoup pour l’intérêt porté à mon travail !

Merci d’avoir pris le temps de répondre à ces questions.

À bientôt.

Salema

Évasion vol.1 : Edimbourg

Voici la seconde nouveauté de cette rentrée: la série « évasion ». Un mardi, chaque mois, je vous présenterai une destination (ville française ou européenne etc) où j’ai eu l’occasion de me rendre plus ou moins récemment. J’ai opté pour une sorte de guide de voyage romancé, plus en adéquation avec mon blog et mon univers, qu’un simple récit point par point de mes aventures. J’espère que vous apprécierez ce nouveau rendez-vous mensuel. Aujourd’hui, j’inaugure ce format avec la ville d’Edimbourg, en Ecosse (mai 2019).

#voyage #écosse #Edimbourg #guide #récit #vacances

Tonneaux peints aux murs et fraîcheur printanière. La capitale nous gratifia de ses plus chaleureuses salutations.

« Welcome »

Depuis la fenêtre du bus, le paysage défilait, successions de maisons typiques et si charmantes. Quels murmures et légendes se dissimulaient entre ces murs? Pas le temps d’y réfléchir, que le centre-ville, mystérieux et ancien, apparaissait déjà à notre vue. Quelle était cette tour, sombre et majestueuse? Un sorcier solitaire y vivait-il? À moins qu’il ne s’agisse d’une lyche? Non, cet édifice était bien trop somptueux. Il devait s’agir d’un passage vers la Géhenne.

Valises abandonnées près d’un lit, l’aventure s’impatientait. La cathédrale St Giles, dont la prestance irradiait à des mètres à la ronde, appelait les touristes. L’intérieur, plus beau patchwork de style que j’ai pu voir, était gardé par une gentille mais impitoyable vieille dame. Gare à celui ou celle qui ne s’aquitait pas de son droit à prendre des photographies! Envoûtés par un groupe de gospel, le temps nous échappa. L’heure n’avait point d’importance, mais l’épuisement nous guettait. Appuyé sur mon dos, il me chuchotait qu’il était déjà l’heure de dormir, bien que le soleil brillait encore. Je refusai de céder et me laissa tenter par un nouveau mystère.

Etait-ce une église? Un musée? L’office du tourisme? Un peu des trois ou rien à la fois? Un trésor par ci, un vitrail par là. Je fus presque hypnotisée par une machine à écrire, que nous devions partir … Probablement pour le mieux. Ce genre d’objet n’aimait pas être ainsi abandonné.

Vent, soleil, crépuscule. Mets typiques qui chatouillaient les papilles. Et puis le repos.

#voyage #écosse #Edimbourg #guide #récit #vacances

Motivée par une tasse fumante de thé vert, j’observais attentivement le nom de notre prochaine destination.

« Surgeon Hall Museum »

En voilà un nom charmant, promettant mille et unes découvertes. Un, deux, trois, mille … Non, bien plus! Telle Alice, nous déambulions entre les rayonnages, notre regard perdu entre les innombrables cuves de formol. Chaque organe, chaque instrument, chaque souvenir horrifiquement intéressant … Tous demandaient mon attention. Tant d’informations firent paniquer mon cerveau endormi. Que de naïveté dans notre esprit! Cette escapade matinale n’était rien de plus qu’un minuscule apéritif à ce qui allait suivre l’après-midi.

« National Museum of Scotland »

Ici, les heures n’étaient plus que des instants qui s’effaçaient trop vite. Des jours entiers auraient été nécessaires pour découvrir chaque recoin des septs étages et du sous-sol. Arts, Histoire, Sciences … Comment ne pas se sentir minuscule entre ces murs? Un tourbillon de connaissances aurait pu nous emporter à chaque instant et ce n’était pas les expériences qui seraient parvenues à nous raccrocher à la réalité. Une fois encore, ce fut le temps qui nous rattrapa et qui nous obligea à quitter ce lieu;, l’émerveillement dansant encore dans nos coeurs.

Pluie, soleil, crépuscule. Pub de proximité assourdissant. Et puis le repos.

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Brise printanière et ciel clément, le chemin menant au château n’en n’était que plus agréable. Accueillie par une parade intemporelle, la beauté des pierres figées nous ensorcela. Quelle avait été la vie ici autrefois? Quelles aventures avaient foulé ces pavés ? Sous le lampadaire, des murmures du passé. Sur les remparts, des fantômes rémanents. Dans la salle des joyaux de la couronne, des instants volés dansant dans les artefacts anciens. Puis, soudain, des curieux qui s’amassaient sur la place. Un seul canon reprit alors vie, sous le cri perturbé de touristes impudents qui s’étaient trop approchés.

Après l’agitation et la fascination de la découverte, le calme d’un café. Je parvins à me poser quelques instants, avant de me remettre en mouvement.

Nuages, soleil et crépuscule. De nouveaux mets nous ravissaient. Et puis le repos.

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« Diagon Alley », plus connu sous le doux nom de « Chemin de Traverse ». Telle une enfant dans un marché de Noël, je m’émerveillais de la moindre échoppe, du moindre objet. Heureuse que le temps des pellicules soit révolu, je photographiais encore et encore, sous l’oeil rieur de mon époux, chaque recoin de cette rue.

Après l’excitation et les couleurs, le calme et la nature de l’ancien cimetière Greyfiard. Calme, beauté, apaisement. Un écureuil, curieux, s’approcha avant de s’enfuir, tandis que des oiseaux gambadaient dans les jardinets thématiques.

Vent, soleil et crépuscule. La magie m’ensorcellait encore. Et puis le repos.

#voyage #écosse #Edimbourg #guide #récit #vacances

Un bus et un dernier « au revoir » à la majestueuse tour des Enfers. Etait-ce un sorcier qui nous saluait? Qui sait …

Un thé puis un avion. Des corps épuisés mais nos esprits heureux. Ville magique aux senteurs du passé, sa mémoire à jamais gravée dans nos souvenirs.

Prenez soin de vous et à bientôt.

Salema

Interview artiste n°2: Val’

Aujourd’hui, nous ne parlerons pas écriture mais plutôt art, avec un·e artiste, Val’. Iel a accepté de répondre à mes questions.

Ce dessin appartient à Val’

1- Bonjour Val’! Peux-tu te présenter en quelques phrases ?

Je suis Val’ , je suis un·e artiste non-binaire, c’est à dire que je ne me reconnaît pas plus dans un genre ou un autre, je suis aussi lesbienne,gros·se, handicapé·e depuis 3ans maintenant et neuroatypique (NA)

2- Peins-tu depuis longtemps ? Comment t’es venue cette passion ?

J’ai commencé avec le dessin, à la base je me suis mis-e à dessiner parce que la fille que ma mère gardait faisait toujours tout mieux que moi et un jour elle a dessiné, je l’ai imitée. Puis j’ai continué par ennuie ! J’étais en garde chez ma grand-mère et n’ayant rien à faire (on n’avait pas internet à l’époque !) et pas vraiment d’ami-es non plus, je me suis mis-e à reproduire un dessin, c’était Link du jeu Zelda. J’ai mis un temps fou avant de peindre, j’ai déjà mis un temps fou avant de créer mes propres dessins et de ne plus seulement les recopier. J’ai eu deux déclencheurs : le premier un coeur brisé qui m’a poussé à extérioriser ma souffrance dans l’art. Là j’ai réussi à créer des dessins vraiment originaux et à les peindre. Le second était quand j’ai ouvert mon blog sur le bien-être sexuel, je savais que je ne trouverais pas d’illustration inclusive, alors je les ai faites par moi-même.

3- Hormis l’aquarelle, utilises-tu d’autres techniques ?

Il m’arrive d’utiliser l’acrylique ou même la gouache mais c’est très rare et c’est pour des projets vraiment particuliers. Pour ma première expo par exemple c’était bcp de gouache, parce que j’avais besoin de quelque chose de râpeux qui accroche au papier, qui n’est pas fluide, pas simple à utiliser, faire glisser, pour représenter ma douleur et la difficulté de guérir de ma relation. Il faut aussi dire que mon travail est particulier. J’apprend tout en autodidacte du coup je n’ai pas les façons de faire officielles. Alors peut-être que je passe à côté de façons de faire plus simples ou plus jolies mais je n’arrive pas à apprendre autrement pour l’art. Je n’apprend qu’en créant moi-même.

4- Pratiques-tu d’autres sortes d’arts? (écriture, couture …)

J’écris, principalement des billets de blogs, que ce soit pour mes propres blog ou d’autres. (jesuisféministe, féministes plurielles etc.) et comme beaucoup de monde je crois, des ébauches de livres, cachées quelques part dans la mémoire du pc ! De manière générale je créais facilement, j’ai acquis l’âme d’artiste si l’on peut dire haha Je plaisante et ça fait un peu égo mais avoir pris confiance en moi m’a vraiment permis de devenir un-e artiste. De penser créativité, de ne plus me limiter. C’est assez étrange comme sensation et je ne veux pas rentrer dans le stéréotype de l’artiste mais je pense qu’être artiste, créer et faire découvrire son art c’est aussi une sensation propre à soi. Rien que se dire artiste c’est un travail, c’est une définition à accepter pour soi. Je fais aussi de la photo j’adore ça, c’est toujours magique de capturer un instant où tout s’est aligné pour un rendu qui parle. Quand je dis âme d’artiste c’est aussi parce que voir un truc, va me donner une idée ou alor je vais faire des trucs qui sont artistiques et pour moi c’est juste pas déco ! XD Par exemple j’adore récupéré les flyers es évènements culturels des villes dans lesquelles je vais, j’ai pris l’habitude de les agencer sur mes portes ou fenêtre. Ca fait un genre de collage poétique. Il y a des design incroyable d’artistes anonymes qui ont fait un flyer que tout le monde oubli, c’est un peu triste.

5- Quelles sont tes sources principales d’inspiration pour ton travail ?

Le militantisme ! Mes dessins sont la majorité militants, en fait mon art est militant que je le veuille ou non. Je suis une femme (socialement) qui créait, qui ouvre sa gueule, qui dessine des poils, des gros-ses, des personnes trans et lgbt+ Ce qui m’inspire c’est le désir de créer des représentations pour tou.te.s. Bien sûr il y a aussi le travail des autres. C’est important de pouvoir capter une idée et de la modeler sans la plagier, de l’inspiration quoi. C’est aussi pour ça que j’aime beaucoup aller dans des expos, des musées, galeries etc. Même si ça me plait pas, il y a toujours une démarche artistiques derrière, toujours au moins un détail qui va capter l’attention et plaire.

6- Pourrais-tu nous décrire ton univers?

C’est une question vraiment intéressante. Mon univers c’est la communauté lgbt+ haha Je n’y ai jamais vraiment réfléchi, on m’a déjà dit que j’avais un bel univers mais je ne le trouve pas construit, concret…je ne sais pas. C’est souvent un univers positif en tout cas, plein de couleurs et de sex appeal je dirais. Le sexe m’inspire aussi au final, je suis quelqu’un de très sexuel si on peut dire, j’aime le sexe et ça fait parti intégrante de moi et de mes relations. J’ai fais et je fais encore pas mal de prévention sur ce sujet, spécialiste malgré moi !

7- Est-ce important pour toi de participer à la diversité artistique avec tes œuvres ?

Oui énormément ! C’est tellement important la représentation. Et c’est un véritable travail sur soi que d’apprendre à le faire correctement. On nous enseigne des codes très néfastes au final. Déjà on met sur un piedestale les oeuvres dites classiques où on sublime la femme soi-disant, en tout cas on la rend mythologique et inaccessible. Ce n’est pas anodin la représentation de la femme dans l’art et la peinture, vraiment pas, et il faut se défaire de ça, d’un corps normé qui est censé être pur et artistiquement sur-exploité, comme seul canon qui vaille la peine. Il faut passer au dessus de ça, de cette pseudo sacralité, et étendre ses sujets. J’ai commencé en dessinant le stéréotype occidental de beauté : la femme blanche, valide, imberbe, aux proportions improbables. Il m’a fallu apprendre à dessiner des corps un peu flasque, un peu mou, plus gros, non blancs, avec des poils, pas forcément valides. Les vrais corps sont fascinants. Ce n’est pas comme dans les coupes anatomiques ou tout est parfaitement proportionné, parfois les mollet sont plus petits, plus trapus, les clavicules très grandes etc. Même les poseurs et poseuses pro ont en général un corps correspondant aux canons,. Dessinez vos ami-es et vous découvrirez une diversité incroyable. Ne serait-ce que les seins ! Et bien sûr mon chouchou du corps humain, les vulves. Si belles, si diversifiées, si passionnantes et si méprisées.

8- Peux-tu nous dire où commander/admirer tes créations ? Il est temps de faire ta pub. Vas-y, n’hésite pas !

Bien sûr ! J’ai un instagram pour mes dessins et un blog pour mes écrits. (bon en ce moment je trifouille pour pouvoir y mettre mes futurs articles sur la grossophobie et la neuroatypie donc c’est un peu en chantier !)

9- As-tu quelque chose à ajouter ?

Pas particulièrement, juste merci de m’avoir donné la parole =)

Merci à toi d’avoir répondu à mes questions. Vous pouvez lae retrouver sur Twitter: @ValQueerKnight .

À bientôt!

Interview auteur n°4 : Hély

Aujourd’hui un nouvel auteur a accepté de répondre à mes questions. Il s’agit d’Hély.

1- Bonjour Hély! Pourrais-tu te présenter en quelques lignes ?

Bonjour, Je m’appelle Hély Will Raphaël Ventura j’ai 23 ans, je suis un jeune homme trans non binaire, handicapé et neuro atypique ( dyspraxique, dyslexique, dysorthographique, borderline et potentiellement autiste) je suis auteur je viens de terminer mon premier roman.

2- As-tu choisi de publier tes écrits sous ton vrai nom ou sous un pseudonyme? Peux-tu nous dire pourquoi?

J’ai choisi de publier sous le nom Hély car je me reconnais que sous ce prénom.

3- Quand as-tu commencé à écrire ? Ton 1er roman est en cours de correction. Peux-tu nous en parler un peu?

J’ai toujours écrit depuis le primaire. Mon premier roman est le tome 1 d’une saga fantastique appelée Le destin de Myajïk. Il y a un institut appelé l’Etudoire qui rafle des personne ayant des pouvoirs aussi appelés towenaars. L’Etudoire fais des expériences sur ses détenus, ils y sont torturés et maltraités. En résistance à l’Etudoire, s’est créé un ordre de Towenaars rescapé et/ou enfant de rescapé. Le but de cet ordre est de faire tomber l’Etudoire.

4- Peux-tu nous parler un peu de ton univers ?

Je ne sais pas trop quoi repondre à cette question à part que j’ai une imagination débordante et que mon cerveau est peuplé d’histoire toute plus farfelue les une que les autre.

5- La diversité littéraire est-elle importante pour toi ? Aimes-tu y participer à travers tes écrits ? Si oui, de quelles façons?

Etant queer, handi et multi NA, la diversité littéraire est très importante pour moi. J’y participe en essayant de créer toutes sorte de personnages .

6- Sous quels formats publies-tu tes écrits? (ebook, wattpad, papier etc). Pourquoi ce choix?

Si je me fais publier, ce sera le format papier car le plaisir de sentir le livre entre ses mains.

7- As-tu beaucoup de projets en cours ? Si oui, dans quel style s’inscrivent-ils ? (fantasy, homoromance, nouvelle etc .)

J’ai comme projet ma saga et un roman de romance entre deux lycéennse qui découvrent l’amour.

8- Où peut-on te lire ? C’est l’instant pub! N’hésite pas!

Pour l’instant nul par faudra attendre que j’ai trouvé un éditeur.

9- As-tu quelque chose à ajouter ?

J’encourage tout·es celleux qui veulent écrire à le faire.

Merci d’avoir répondu à mes questions. Vous pouvez le retrouver sur Twitter: @HelyVentura