Cette année, je n’aurais écrit qu’un cours roman finalement, bien que j’avais prévu plus, à l’image de 2019 ou 2020. Mais ce n’est pas bien grave, je suis très contente de cette histoire qui sort aujourd’hui (13 décembre), car il s’agit là d’un personnage auquel je pense depuis des années. Je suis donc très heure d’enfin vous présenter Janna.
Il s’agit d’un court roman d’urban fantasy, navigant entre l’Angleterre et la Russie. Entre humains et vampires, composé de 14 chapitres et d’un épilogue.
Pour la première fois, mes personnages seront archéologues! Et, cette fois, j’exploite à fond ma vision des vampires, que je détaillais un peu dans cet article. Hormis le côté fouilles archéologiques mais aussi deuil, famille et combat, il y a un fond de romance FxF et MxM. Vous y retrouverez Janna, la reine vampire; mais aussi Youri et Artiom ses deux conseillers royaux. Du côté des humains, vous rencontrerez un Pr en archéologie funéraire avec un monocle (Clifton), une zoologue (Liz), un géologue irlandais (Hayden) et une anthropologue aux cheveux rouges (Aurae).
Comme d’habitude, ce nouveau roman est disponible gratuitement en ebook sur Kobo et Bookelis ou en ligne sur Wattpad. Il est aussi disponible dans la partie Téléchargements du blog, en PDF, avec la police Accessible-DFA.
Hello! Après une énorme panne de lecture, j’ai enfin réussi me replonger dans ma PAL. Voici donc mes découvertes printemps/été.
1- La petite mort tomes 1.5 et 4 par Davy Mourier. Il s’agit des deux tomes qu’il me manquait, une suite et un « what if ». J’ai apprécié retourner dans cet univers auquel j’ai accroché dès le départ. Toutefois, je pense qu’il s’agit vraiment de la vraie fin cette fois, une fin parfaite à mes yeux. Si vous ne connaissez pas et que vous aimez l’humour noir, je vous recommande fortement cette série de BD!
2- 30 ans, et après par Marie Crayon. Lorsque j’ai su que mon illustratrice préférée d’Instagram sortait un recueil (surtout avec un titre qui me parle autant, ayant 32 ans), je l’ai précommandé immédiatement. Je suis super contente de cet achat impulsif pour le coup, je me suis beaucoup amusée à le lire et je le relirai sans aucun doute.
3- The ancient magus bride, tomes 11 et 12 par Kore Yamazaki. La suite de la série de manga, avec désormais une histoire inédite par rapport à l’animé. Toutefois, j’accroche beaucoup moins par rapport aux dix premiers tomes et je ne suis pas certaine de continuer.
4- Le meurtre du commandeur, tome 2 par Haruki Murakami. Suite et fin de cette duologie. Ce tome 2 est bien plus prenant que le tome 1 et je l’ai lu à toute vitesse. Une fois encore, l’univers dans lequel nous sommes happé, est au limite du réel; étrange, inquiétant et fascinant. Une fois encore, j’ai adoré. Ce n’est pas pour rien qu’il s’agit de mon auteur préféré!
5- Les aérostats par Amélie Nothomb. Comme d’habitude, j’ai acheté le roman qu’il me manquait de cette autrice. Bien qu’il ne s’agisse pas de l’oeuvre que j’ai préféré d’elle, ma lecture a été agréable et j’ai passé un bon moment.
6- Haiku: Anthologie du poème court japonais. Très agréable à lire, pour s’évader et rêver. Parfait aussi pour vous initier à la lecture de haikus.
7- Haikus, par Sôseki. J’ai beaucoup aimé qu’il y ait des explications au début, que ce soit à propos de l’auteur ou à propos des haikus en général. De plus, le livre est magnifiquement illustré. Une lecture très agréable.
8- The cybernetic tea shop, par Meredith Katz. Malheureusement, j’ai détesté. Je n’ai pas réussi à accrocher aux personnages ni au style d’écriture. Et la fin m’a laissé de marbre. Une vraie déception pour moi.
9- Le Donjon de Naheubeulk tome 25, par Lang, Poinsot. La fin du premier cycle; et j’ai adoré, comme toujours.
10- Les amants du crépuscule, par Guillaume Guegan. Bien écrit et dans la plus pure tradition de la fantasy (genre Tolkien). Je n’ai malheureusement pas accroché à l’histoire en elle-même car ce n’est pas du tout mon style.
11- Naufrages, par Akira Yoshimura. Une histoire assez courte et fascinante malgré la noirceur du thème. La cupidité. La cupidité pour survivre. Le karma. Un village isolé. Des mœurs qui doivent s’adapter.
12- Verity, par Coleen Hoover. Deuxième roman que je lis de cette autrice. J’ai vraiment adoré ce thriller (genre qui n’est pourtant pas mon préféré à la base) sur le thème de l’écriture, où deux des personnages sont des autrices!
Encore une fois, je vous amène au Japon. Mais ici, pas de buildings ou de métro. Ici, il y a des cerfs et des biches. Partout, absolument partout. Et bien entendu, nous avons acheté un sac de nourriture dédié afin de les approcher. Évidemment, comme tout animal sauvage, il ne faut pas les embêter … Ce qu’une jeune collégienne non loin de nous a appris à ses dépends en se faisant mordre la main.
Une petite ville envahit de d’animaux est une attraction en soi, me donnant une impression de magie et d’irréel. Étais-je vraiment entrain de déambuler au milieu des biches, dans une cité, à l’autre bout du monde?
Nara, 2013
Dans cette ville de mystères, nous logions dans un ryokkan dans lequel nous avons découverts des mets inconnus et que plus jamais, depuis, nous n’avons mangé.
Ryokkan, Nara, 2013
Et enfin le Todai-ji, où la fumée sacrée m’est littéralement arrivée dessus quand on est passé à côté. Le Todai-ji, où j’ai tiré une mauvaise prédiction, que j’ai dû accrocher afin qu’elle ne se réalise pas.
Depuis la rentrée en septembre, j’ai découvert 8 récits.
1- Blonde Geisha, Jina Bacarr. Ma première lecture de la rentrée fut celle-ci et j’ai été déçue. Je m’attendais à voir le monde des geishas plus du côté art et raffinement que du côté purement sexuel. Tout tournait trop autour de ce thème et ce, dès le début du roman.C’était un don et je ne savais donc pas qu’il s’agissait d’un roman plus axé érotisme. Du coup, forcément, j’ai été déçue. Honnêtement, je n’ai pas réussi à le finir et je l’ai juste lu en diagonale.
2- Des fleurs pour Algernon, Daniel Keyes. Cela fait des années que ce livre me regarde depuis ma PAL, mais je ne me suis jamais sentie de le lire depuis que j’ai arrêté de bosser. Je l’ai trouvé franchement intéressant. Pas mon livre préféré, mais intéressant dans la façon dont s’est tourné et la raison menant au choix du titre m’a beaucoup plu. De plus, la réaction des personnages, que ce soit des chercheurs ou des autres, est vraiment emplie de réalisme. Pour ma part, c’est un bon roman pour étudier la psychologie des personnages sur fond de sciences.
3-Profession romancier, Haruki Murakami. Encore une fois, j’ai adoré me plonger dans l’une de ses oeuvres. Habituellement, je n’aime pas beaucoup les bouquins d’auteur de « conseils » sur le métier ou quoi, mais là j’ai beaucoup aimé. Son point de vue est donné en toute simplicité et honnêteté et surtout sans sentiment d’obligation. C’est juste sa vision des choses. Ni plus ni moins. Vision que je trouve particulièrement intéressante et sensée d’ailleurs, dans son approche libre et décomplexée de l’écriture. Il y a aussi des passages qui m’ont fait beaucoup rire.
4-Contes de fées cruel(le)s, Rui Chan. Je me suis laissée une nouvelle fois tenter par une oeuvre de Rui Chan, une autrice autoéditée dont, jusqu’à présent, j’ai toujours adoré les récits et les haïkus. En français ou en anglais d’ailleurs. Contes de fées cruel(le)s n’a pas fait exception et j’ai dévoré ce recueil, revisite très adulte et très sombre de contes de fées. Mes préférées ont été celles en lien avec la petite sirène et celle de Cendrillon.
5-Jazz Dream and a Pinch of Human, Alicia Alvarez. Un court texte que j’ai eu la chance de gagner lors d’un concours organisé par l’autrice. En dépit du style de l’autrice (qui est très agréable à lire), je n’ai pas réussi à vraiment accrocher à l’histoire ni aux personnages. Toutefois, il est vrai que de moi-même ce n’est pas le genre de récit que j’aurai acheté donc forcément, je n’étais pas la cible à la base.
6- Les sept maris d’Evelyn Hugo, Taylor Jenkins Reid. J’ai été très perturbée par la couverture VF qui ne représente en rien Evelyn Hugo, femme latino. Autant j’ai trouvé intéressant de voir l’évolution d’une femme bisexuelle (et les dessous du cinéma) à cette époque, autant je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages et surtout, surtout cela m’a paru beaucoup trop long pour une telle révélation. C’était aussi inattendu que décevant à mes yeux. Il s’agit là vraiment d’une lecture en demi-teinte pour moi.
7- Le sang du silence, Christiance Heggan. Le style de l’auteur était sympa à lire mais les premiers chapitres étaient assez dérangeant. De plus, je n’ai pas réussi à me plonger dans cette enquête « sentimentale ».
8- Bi… For you? , Aurélie Chateaux-Martin. J’avoue avoir été attirée exclusivement par la couverture et je n’avais pas vraiment lu le résumé avant de me lancer (je suis assez difficile quand il s’agit de romances pures, donc j’en lis peu au final). Malgré la facilité de lecture, j’ai eu beaucoup de mal à accrocher aux huit premiers chapitres. Pourtant, j’ai décidé de continuer car le style de l’autrice me plaisait suffisamment et le personnage de Kris m’intriguait tout de même. Au final, je ne dirai pas que j’ai adoré mais pas que j’ai détesté non plus.
Et vous, quels ouvrages vous ont accompagné depuis la rentrée?
Ce mois-ci, j’ai enfin recommencé à lire un peu plus, après quelques mois de quasi arrêt. Enfin!
Première lecture en autoédition de l’année, Awakening de Rui Chan. Il s’agit d’un recueil de poèmes français/anglais. Les textes sont emplis d’émotions, surtout ceux sur les grands-parents, qui m’ont particulièrement touchée.
Destins Croisés T.1 d’Anne-Sophie Hennicker, que j’ai découvert en version numérique grâce à son autrice (encore mille merci). Voici mon commentaire posté sur Booknode: «Le style est doux et fluide, c’est agréable. Il n’y a pas trop ou trop peu de personnage, juste ce qu’il faut pour qu’on puisse apprécier tout le monde et se souvenir sans soucis des noms de chacun. L’histoire en elle-même est bien menée et je ne m’attendais pas vraiment à la nature de Zac (ce qui est très bien, les surprises c’est parfait dans un récit!) Si je devais choisir un personnage préféré, je dirai Jace.Même si je ne suis probablement pas le public cible de cette histoire (plus destiné aux 12/18 ans je pense), je l’ai lu jusqu’au bout (comme je dis toujours, si je n’aime pas, j’arrête de lire) et ce fut un moment agréable dans la découverte de l’univers de l’autrice. Ce roman mérite d’être lu et j’espère que plein de personnes vont le découvrir.»
L’art de mon voisin Totoro aux éditions Glénat. Un magnifique ouvrage illustré sur l’un de mes Ghibli fétiche.
Hana no breath T.1 et 2 (terminé) de Caly. Un yuri tout public, tout en poésie et en douceur. J’ai adoré. C’est le genre de récit qui fait se sentir bien.
19 Days de Old Xian (en cours). J’ai commencé ce manhua/shônen-ai sur conseil d’une collègue. Je ne suis pas très fan du style graphique, mais certaines planches sont très amusantes et ça se lit facilement.
Et vous, qu’avez-vous découvert en ce début d’année?
Comme promis ici, chaque mois, je vous ferai part des avancées concernant l’écriture des mes récits en cours.
Depuis mi décembre, je travaille sur ma première sortie de 2020 (en mars si tout va bien), Paris n’existe plus, mon second roman steampunk. Contrairement à son prédécesseur, Le temps dans ses yeux, l’intrigue se tiendra en un seul lieu, Paris. Toutefois, nous serons encore dans l’urban fantasy mais aussi dans la romance. En effet, la relation (et son évolution) entre les deux personnages principaux aura une grande importance concernant l’intrigue principale.
Et donc, où j’en suis ?
1- Recherches
Toutes les recherches préliminaires concernant l’époque (1881-1887) sont terminées: sciences, climat, politique, histoire. J’ai aussi dû trouver des informations sur la façon dont été vu et traitée l’homosexualité à cette époque (oui, une fois encore, j’avais oublié que ce n’étais pas considéré comme normal … Salema, l’autrice qui vit au monde des bisounours ah ah ah).
J’ai aussi dû « redessiner » la carte de Paris, en attribuant des fonctions et des décors spécifiques à ce monde steampunk pour chaque arrondissement. Je vous montrerai plus tard cette carte.
Enfin, je me suis occupée du système de magie en expliquant la différence en sorcier, magicien et ensorceleur par exemple. J’ai aussi choisi des noms de sorts et leurs effets.
L’intrigue est désormais bien en place dans mon esprit.
2- Les personnages
Tous les personnages sont désormais crées. Principaux comme secondaires. Je dispose de leur apparence, noms et caractéristiques principales. Les deux protagonistes ont bien sûr eu droit à plus de soin et dispose d’une liste de sort et autres petites anecdotes.
Et d’ailleurs, qui sont-ils? Dans Paris n’existe plus, vous suivrez Archibald Bernier, seul garçon d’une puissante famille d’ensorceleur et Lawrence Emerson, un druide qui a décidé de venir vivre en ville. Oui, un druide dans un monde steampunk. Et alors?
3- L’intrigue
Je ne peux pas vous en parler trop pour le moment, mais disons que la technologie et les machines n’attirent pas que les humains. Et qu’autour de Paris se trament des intrigues magique qui dépasseront de loin les habitants…
4- L’avancée
La couverture définitive a remplacé la provisoire et trois chapitres sont rédigés. Le quatrième est en cours. Les notes de bas de page ont été ajoutées. Oh et j’ai inclus quelques poèmes de ma création.
5- Divers
J’ai ajouté quelques petits textes au recueil et préparé les en tête de chapitre de Psycho love.
Cette nouvelle se basera sur la légende suivante: «tricoter à l’extérieur pendant l’hiver fait qu’il ne cesse jamais.» Pour le moment, je ne dispose que des noms des personnages principaux et de quelques unes de leurs caractéristiques. Il s’agira de l’une des dernière sortie de 2020, vers novembre ou décembre.
2- Les romans
Paris n’existe plus
Paris n’existe plus sera mon second roman steampunk/urban fantasy sur fond de romance MM. Comme l’indique le titre, l’histoire se déroulera en France, des années 1881 à 1887. Vous découvrirez l’histoire d’un druide et d’un ensorceleur, perdus entre technologies, politique et magie. Ce sera ma première histoire à sortir en 2020, dans l’idéal vers le mois de mars.
Lullaby
Un court roman dans un style assez inhabituel pour moi, l’angoisse/horreur et sans une once de romance, de près ou de loin. En 2019, j’avais déjà écrit quelques passages, de temps à autre. Mais après une année à me replonger complètement dans le monde de l’écriture, je sais désormais bien plus quoi faire de cette histoire. Cela s’annonce intéressant à rédiger! Il se place troisième dans ma liste des parutions de l’année.
3- Les recueils et one-shot
Psycho love
Psycho love sera un recueil de plusieurs micro et courtes nouvelles et sortira après Paris n’existe plus. On y retrouvera, entre autre, des couples d’assassin (humain ou non), des familles de démons et aussi une histoire alternative entre Callista et l’une de ses amantes. Chaque histoire sera précédée d’un titre de chanson, qui tiendra lieu d’épigraphe. Actuellement, j’ai déjà associé des personnages (prénoms, représentations) et un thème central pour chaque musique.
Entre ombre et lumière
J’avais publié quelques textes de ce recueil sur Wattpad, avant de les désactiver il y a un ou deux mois. Il s’agira d’une compilation de petits écrits (one-shot, poèmes etc) sur des thèmes divers et variés. Je retravaillerai ceux déjà existant avant d’en créer d’autres. Il s’agira là d’un format dont je n’ai plus l’habitude mais que je trouve intéressant. C’est aussi un bon moyen pour moi de pouvoir vous partager autre chose que mes romans et nouvelles. Ce recueil, même si je travaillerai dessus tout au long de l’année, ne sortira qu’en décembre.
***
Il n’est pas impossible que je termine Avant toi (préquelle de Combat pour vivre). J’ai aussi prévu d’entamer la création de tout un univers, que j’utiliserai dans un projet en 2021.
Tout comme le mois dernier, décembre ne fut pas un mois dédié à la lecture. J’ai terminé mes recherches pour le premier roman qui sortira en 2020. J’en ai d’ailleurs entamé l’écriture. Sinon, sur Wattpad, j’ai continué à découvrir Faërad’Ella Sawyer et Kaliesd’Ophelia Yeti.
Voilà donc la seule oeuvre que j’ai lu ce mois-ci, Mainichi no Haiku, de Rui Chan. J’avais adoré Au fil de l’eau, c’est donc sans grande surprise que j’ai énormément apprécié cette lecture. Une fois encore, avoir systématiquement les versions françaises et anglaises de chaque haïku est très intéressant. Parfois, l’autrice nous offre même une version japonaise.
En janvier, j’espère parvenir à lire davantage, ma PAL se remplissant de plus en plus …
Ce mois-ci, avec la correction et la sortie de mon roman, je n’en n’ai lu aucun. J’ai toutefois découvert deux ouvrages aussi beaux qu’intéressants.
Les animaux fabuleux aux éditions Rustica. Un livre en petit format, ressemblant à un grimoire. À l’intérieur, illustrations, anecdotes, contes et légendes à propos des animaux les plus présents dans les mythes. Corbeaux, rats, chevaux et bien d’autres … Venez découvrir les pouvoirs et propriétés que leurs avaient attribués les hommes.
Le livre de la Mort et de l’Au-delà aux éditions Dunod. De -20000 av JC à notre ère, entre superstitions, personnages célèbres et rites ; cet ouvrage nous fait voyager à travers les multiples croyances entourant la mort, cette mort qui fascine l’humanité depuis la nuit des temps.
J’espère qu’en décembre je pourrais à nouveau découvrir des livres de ma PAL.
Et vous, quels ouvrages vous ont accompagnés pendant ce triste mois de novembre tout gris et pluvieux?
À l’époque de ma thèse, pendant une année, nous étions dans un bureau en face de la morgue de la fac de médecine (nous partagions donc le couloir). Mes collègues et moi avont donc aperçu des choses pour lesquelles nous n’étions ni formés ni payés. Ce petit one-shot, sera donc un récit spécial Halloween, basé sur ce que j’ai pu voir … (et avec une petite touche de fantastique, évidemment!)
TW: comme vous l’aurez deviné, ce texte va parler de mort et de cadavres.
Sur ce, bonne lecture!
Huit heures n’avait même pas encore sonné. Quelle idée de devoir arriver si tôt un lundi matin? Je ne remarquais même plus la vieille pancarte « thanatopraxie », vaillamment accrochée au-dessus de la porte verdâtre. J’ouvris cette dernière et l’odeur puissante du formol vint saturer mon odorat. Dégoûtée; je ne m’habituerais jamais à ce parfum; je tournais machinalement la tête sur ma droite et grimaçais.
Ce matin encore, la première personne que je verrais dans ce couloir n’était plus de ce monde depuis bien des jours. Allongé sur un brancard, sa dignité et son anonymat avaient été dissimulé à la va vite par un drap immaculé. Le blanc jurait sur les pieds grisonnant qui dépassaient. Etaient-ils sales ou était-ce là une partie du processus? Le bras gauche pendait à l’extérieur de la cache de tissu, rappellant davantage qu’il s’agissait là d’un humain. D’un humain sans-abri qui, non content d’avoir vécu l’enfer, allait terminer en matériel de travaux pratiques pour de jeunes étudiants en médecine. D’ici quelques heures à peine, son corps serait découpé, analysé puis jeté. À cette pensée, mon regard se posa un peu plus loin, sur la trappe de ce que l’on nommait entre nous « la poubelle aux morts ».
« Bonjour. »
Je sursautai bien malgré moi et leva la tête. Le croque-mort se tenait devant moi, ses yeux me détaillant bien trop, comme s’il cherchait le meilleur endroit pour entamer sa prochaine dissection. Je le saluai d’une petite voix et me hâtai en direction de mon bureau.
Dix heures n’avait pas sonné. Accompagnée de mon fidèle gobelet de thé, je traversais à nouveau le couloir. Mon regard avait depuis longtemps cessé d’admirer les restes prisonniers du formol, flottant à jamais aux yeux de tous. Le cadavre, lui, était toujours là, aussi immobile que ce qu’il était attendu de lui. Le bras me semblait pourtant différent . Je fronçais les sourcils et ma vision me joua un mauvais tour. Non, définitivement, cette main n’avait pas pu trembler. Absolument pas!
Je jetai mon gobelet et entrai dans les toilettes. Une fois encore, le bruit caractéristique de la scie à os résonna. Pourquoi avait-il fallu que les deux pièces soient ainsi collées? L’eau glacée coula sur mes mains, tandis que la funeste mélodie s’accentuait. Je n’avais jamais vu personne entrer ou sortir de cette salle. Parfois, quelques voix discrètes s’élevaient. Et puis plus rien. Qui actionait cet outil infernal? Mais surtout que découpaient-ils? S’agissait-il des corps des semaines précédentes, afin qu’ils rentrent plus facilement dans « la poubelle aux morts », ou s’agissait-il d’expériences? Ou bien … Non, en fin de compte, je n’avais aucune envie de savoir.
Je sortis des toilettes et le fracas de la scie résonnait encore dans le couloir. Un bruit à réveiller les morts. L’air de rien, je vérifiais le brancard … Mais celui-ci avait disparu. Je n’avais pourtant entendu personne, pas même l’ombre d’un étudiant. Le personnel devait simplement être particulièrement silencieux … Alors que mes pas, eux, semblaient s’entendre à des kilomètres à la ronde. La scie heurta quelque chose et insista sur sa victime. On pouvait clairement entendre l’os couiner. La porte trembla. Je regagnai mon bureau sans perdre une seconde.
Tandis que la pluie s’abattait sur les vitres plus grises que le ciel automnal, je repensais aux paroles de notre femme de ménage. Proche de la retraite, elle n’aspirait qu’au calme et à la routine, et certainement pas à tomber nez à nez avec un cadavre dès l’aube. Ce dernier, installé sur son brancard, s’était retrouvé bien plus découvert qu’à l’accoutumé, laissant son corps à la vue de tous. Ce fut ainsi qu’elle s’évanouit, dans un couloir sombre et vide, à six heures du matin, seule face aux morts. Combien étaient-ils derrière ces portes closes? Tremblante, elle se releva péniblement et alla se passer de l’eau sur le visage. À son retour, le corps avait disparu. Elle était pourtant certaine de ne s’être absentée que quelques minutes. Le personnel mortuaire commençait-il si tôt? Dans ce cas, pourquoi n’avait-elle pas entendu l’écho de leurs pas ou le grincement des roues? La nausée lui vint. Aujourd’hui, elle serait incapable de travailler.
Quant à moi, de ce jour-là, je ne me souvenais que d’une seule et unique chose: le parfum puissant et inhabituel qui m’avait écoeuré. J’avais découvert, bien malgré moi, l’odeur de la mort; au sens propre. Bien loin des produits chimiques, du formol ou de toutes autres fragances, cette senteur était reconnaissable entre mille, même lors de votre première rencontre… Un peu comme si elle était déjà ancrée en nous. L’odeur de la mort … J’en avais eu la nausée. Je n’étais pas préparée à sentir ça. Je n’étais pas payée pour ça. Il me semblait que ce jour-là, je n’avais guère quitté mon bureau …
Le calme de la pièce n’était troublé que par la pluie et le clapotis de nos doigts sur les claviers. Concentrés sur nos travaux, nous avions oublié les cadavres qui hantaient l’extérieur et les bruits mortifères. Nous étions si loin de la réalité, que nous sursautâmes lorsque les lumières s’éteignirent. Dehors, l’orage gronda, nous signifiant qu’il était le seul et unique responsable. Mes collègues et moi nous regardâmes, peu rassurés. Devait-on sortir du bureau ? Je soufflais un grand coup et me lançai. J’ouvris doucement la porte et tomba nez à nez avec l’obscurité la plus totale. Seul le minuscule écran lumineux de la sortie de secours luisait dans le couloir. Devais-je pénétrer dans ces ténèbres pour obtenir des informations sur la durée et les conséquences de cette coupure de courant, ou devais-je demeurer dans notre bureau en attendant que la situation s’arrange?
Ce couloir, en ligne droite, je le connaissais pas coeur. J’aurais pu rejoindre l’entrée sans aucun problème. Toutefois, une étrange inquiétude m’enserrait le coeur. Où se trouvait les morts à cette heure-ci? L’un d’entre eux trainait-il non loin de là ? Sans électricité , qu’advenaient-ils d’eux, dissimulés derrière ces portes closes? Et la mystérieuse personne propriétaire de la scie à os, pourquoi ne sortait-elle pas? Dehors, le tonnerre gronda davantage. Alors que mes yeux s’habituaient peu à peu aux ténèbres, des bruits de pas résonnèrent sur ma gauche. Ils s’approchaient de moi. Et tel un stupide protagoniste dans un film d’horreur, je demeurais figée.
« Bonjour. »
Le croque-mort me souriait et m’observait de son éternel regard inquiétant. Comme toujours, sa queue de cheval semblait incapable de se mouvoir. Comment pouvait-elle demeurer aussi immobile?
« Vous voulez m’accompagner voir d’où vient la coupure de courant? Il ne faudrait pas que cela dure trop longtemps. »
Son sourire s’accentua. Je reculais d’un pas et murmura que j’allais regagner mon bureau, pressée de me soustraire à ses yeux scrutateurs, ces yeux qui terrifiaient tous mes collègues. … Ces yeux qui nous détaillaient de la pire manière possible.
Un rire retentit dans le couloir. Et la lumière fut.
On parle souvent de calme avant la tempête. Mais si la tempête avait déjà eu lieu, nous n’avions plus rien à craindre, n’est-ce pas? Des jours durant, les scies s’étaient tûes, les cadavres avaient déserté le couloir et nous n’avions rencontré personne. Pas un bruit, pas une odeur suspecte. Le calme avant la tempête.
Certaines journées paraissaient bien plus longue que d’autres. Dix-sept heures sonna et j’observais distraitement l’un de mes collègues quitter le bureau dans le seul but d’acheter un café. Il revint trop vite, trop blême et les mains vides. À mes interrogations, il ne me répéta qu’un seul et unique mot.
« Heads. »
Pourquoi diable me parlait-il de têtes? Je fronçais les sourcils. Avais-je mal compris? J’étais pourtant habituée à discuter avec lui. Intriguée et asoiffée, je décidais d’aller me chercher de l’eau chaude. Au pire, je ne croiserais qu’un énième corps sur un brancard. Toutefois, lorsque j’ouvris la porte, le silence me percuta violemment, tellement il était assourdissant. Le calme avant la tempête.
J’avançais tranquillement dans le couloir, lorsque que quelque chose, sur ma gauche, attira mon regard. Mon cerveau me criait de ne surtout pas me tourner et d’avancer le plus rapidement possible vers ma destination. Mon corps en décida autrement et je jurai.
« Heads. »
À deux mètres de moi, sur une desserte en inox garée devant la trappe de la « poubelle aux morts », des têtes. Des têtes humaines avec les yeux et la bouche ouverte. Des têtes humaines qui me regardaient.
« Heads. »
Je compris immédiatement la réaction de mon collègue. Je tentais de bouger, mais mon corps refusa d’obtempérer. J’étais là, seule dans un couloir froid et silencieux, une tasse vide à la main, entrain de soutenir le regard de têtes récupérées de cadavres humains. Je laissais échapper un rire nerveux. La faible lumière n’arrangeait en rien leur teint grisâtre et leur bouche ouverte ressemblait à un vaste trou béant, prêt à aspirer votre âme. Mais d’ailleurs, où étaient passées leurs dents? Je secouais la tête et regardais mes mains, incrédule. Je tremblais. Je parvins à me détacher de cette horrible vision et renonçais à sortir. Je me contentais d’un rapide passage aux toilettes avant de regagner mon bureau.
Mon collègue me jeta un regard désolé et nous parlâmes plusieurs minutes.
« Heads. »
Des jours durant, mes nuits furent peuplées de cauchemars.
« Heads. »
Des jours durant, je me demandais quelle serait notre prochaine épreuve. Après les cadavres, l’odeur de la mort et les têtes tranchées, à quoi allions-nous avoir droit?
« Heads. »
Leurs yeux sans vie nous fixaient, leurs bouches ouvertes en un avertissement muet.
« Heads. »
Au loin, la scie qui butait sur un os trop dur et le rire du croque-mort. Demain nous déménageions à un autre étage.
« Heads. »
Et plus jamais nous ne retournâmes dans ce couloir. Plus jamais.
FIN
Merci pour votre lecture. Je vous souhaite de passer un joyeux Halloween.