En tant qu’autrice, il est évident que le respect de la langue française est importante à mes yeux. Toutefois, que ce soit dans le domaine de l’écriture et de la lecture je n’ai et je n’aurai jamais un point de vue purement littéraire. Scientifique un jour, scientifique toujours, que vous voulez vous. Plus sérieusement… Faut-il être un génie de l’orthographe pour devenir un auteur à succès? À quel point peut-on analyser un texte sans le dénaturer?

1-Écriture et orthographe
J’ai toujours aimé l’orthographe, mais j’ai toujours détesté les dictées. Me contenter d’écrire un texte que l’on me lit, très peu pour moi. Oui, j’étais une enfant compliquée ah ah. Pendant ma scolarité et mes études supérieures, j’ai souvent été la fille pénible qui corrige les fautes des autres car j’en faisais très peu. Je corrigeais mes polys de cours avant de les apprendre.
Puis, avec ma thèse, j’ai appris la tolérance. Je faisais des tas de fautes en écrivant en anglais et personne ne se moquait de moi. Alors pourquoi j’aurais repris quelqu’un qui en commettait en français, à moins qu’elle me le demande explicitement?
Et puis, aussi, peu à peu, la maladie. J’ai commencé à oublier des lettres en écrivant, à intervertir des mots entre eux. À faire des fautes.
Alors bien sûr, dans un mail officiel ou un mémoire, moins il y a de fautes, mieux c’est. Concernant un livre, il en est de même … Ne criez pas, je m’explique!
Quelque soit vos difficultés (dyslexie, dyspraxie, autres handicaps) ou vos lacunes, cela n’altère en rien votre imagination ou votre créativité. Si vous avez envie d’écrire, alors allez-y. Oui, votre premier jet sera bancal, et alors? C’est le cas pour tout le monde. Vous allez ensuite réécrire puis corriger. Si vous êtes un as de l’orthographe et de la grammaire, cette étape sera rapide et vous n’aurez peut-être même pas besoin de logiciel (bien que, à force de lire un texte, on finit par « ne plus le voir » comme on dit). Par contre, en fonction de vos difficultés, la quantité de correction peut vite s’avérer monumentale. Plusieurs choix s’offrent alors à vous:
– Commencer par éliminer toutes les fautes que vous trouvez par vous-même (ma première étape, qui me donne envie de m’auto étrangler quand je vois certaines erreurs… surtout qu’il y a encore quelques années je ne les aurais pas faites.)
– Utiliser un logiciel comme Antidote (ce que je fais maintenant. Je l’ai eu au moment de l’écriture de Callista)
– Demander à des personnes plus douées que vous de corriger (ce que je fais parfois)
– Embaucher un·e correcteur/correctrice
Donc, faut-il être un as de l’orthographe pour écrire de belles histoires? Pas nécessairement. Toutefois, attention. D’après moi, selon le mode de publication, il y a un seuil de tolérance à la quantité de fautes restantes.
-Le livre sort en maison d’édition? Ce sont des pros et en plus les ouvrages sont souvent chers. Trouver des fautes, pour le coup, ne fera pas sérieux. Toutefois, même si cela n’est plus de votre ressort, cela risque de ternir un peu votre réputation.
-Le livre est auto-publié et au même prix que dans une ME. Bon, là, évidemment, on s’attend à un certain standing si j’ose dire. Toutefois, souvent, il n’y a qu’une personne derrière. Une personne qui n’a peut-être pas eu les moyens de faire appel à un correcteur, surtout si c’est son premier roman. Alors, bien sûr, je ne parle pas d’une faute par ligne dans tout le livre. Mais je ne pourrai pas en vouloir à l’auteur/autrice si j’en décèle quelques une.
– Le livre est auto-publié gratuitement/seulement disponible en ligne (Wattpad etc). Là on se doute que la personne n’a pas investi dans les services d’un pro. Alors bien sûr, s’il y a dix fautes de syntaxe et de grammaire par page, évidemment, c’est carton rouge sur une oeuvre finie. Mais comme précédemment, à la lecture, je ne sanctionnerai pas l’auteur/autrice si je vois quelques fautes par ci par là. En fonction, je lui enverrai même un petit commentaire pour les lui signaler, histoire de l’aider.
J’aime l’orthographe, les accents circonflexes et la langue française mais voir des auteurs et des autrices incendié·e·s car il y a quelques fautes dans leurs histoires me rend triste. On ne sait pas qui se trouve derrière les personnages et le récit. On ne sait pas tous les efforts pour arriver à ce « juste quelques fautes ».
Et pour celles et ceux, peu importe votre niveau, qui ont envie de travailler leur orthographe, le projet Voltaire est top! Et surtout, n’ayez pas peur d’écrire!
2- Analyse de texte
Depuis la première fois que l’on nous a fait étudier un texte en détails au collège, j’ai trouvé l’exercice bizarre. Que l’on parle du thème, de l’époque, des personnages, évidemment. Mais ensuite … les figures de style, le détail des phrases, le pourquoi du comment … Je me suis toujours demandé si les auteurs de l’époque s’étaient vraiment posés toutes ces questions en écrivant? Non parce que soyons honnête, chez moi, quand je rédige mes romans ça se passe comme ça « oh ça sonne bien ça » ou alors « tiens, mais ça fait super joli en fait! » et voilà. Jamais, au grand jamais, je ne réfléchis en d’autres termes. Et je suis persuadée que je ne suis pas un cas isolé.
Et je me demande alors … Pourquoi vouloir décortiquer à ce point une oeuvre, à un niveau auquel l’auteur originel n’avait peut-être même pas pensé? Honnêtement, j’aimerais pouvoir interroger les fantômes des écrivains passés pour avoir leur avis. Parce que moi, ça me met mal à l’aise.
J’écris une histoire, pour faire vivre les personnages et les événements qui naissent dans mon esprit. J’écris, pour que d’autres personnes puissent rêver et voyager dans mes univers. J’écris pour participer à la diversité littéraire. Par contre, je trouverai vraiment bizarre de voir l’un de mes écrits disséqués jusqu’à l’os.
Vous allez me dire, qu’en est-il des chroniques? Et bien, globalement, j’aime les chroniques claires et concises (positives ou négatives, tous les goûts sont dans les natures), sauf rares exceptions (si la chronique et longue et détaillée, mais que c’est vraiment intéressant et qu’en plus y a une pointe d’humour, c’est parfait ^^.). J’aime avoir des avis, mais quelque chose de construit avec quelques points me suffit. Oui, je sais, ça n’a rien de littéraire comme méthode. D’ailleurs, même si je n’en ai pas posté depuis un moment, il y a une page « avis lecture » sur le blog. Je l’ai appelé « avis » et non pas « chroniques » pour une bonne raison. Je ne veux pas analyser la vie des personnages, mais simplement dire si la façon dont leur histoire a été retranscrite m’a plu ou pas. Et pourquoi.
Et vous, quel est votre rapport avec l’orthographe et la langue française?
Prenez soin de vous et à bientôt.
Salema