Tatouages: entre art, rêve et maladies.

Suite au dernier sondage Twitter, ce thème est sorti premier, à ma grande surprise. Et donc, en avant !

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Adolescente, des dessins à l’eye-liner sur ma peau si pâle et déjà une fascination pour l’art du tatouage. Puis, à vingt ans, pour la première fois, de l’encre indélébile sur mon corps, un dessin, juste pour moi, sur mon omoplate. Naïvement, je m’étais dit qu’il s’agirait là du premier mais aussi du dernier.

Rêver, créer, imaginer. Dans mon esprit, des dizaines et des dizaines d’histoires, dont certaines que je vous conte. Des phrases, des mots, des dessins qui apparaissent peu à peu sur un carnet, un écran ou une feuille volante. Alors, finalement, ce fut une évidence que l’art s’invitât sur ma peau et ce, plus d’une fois.

Parce que comme l’écriture et les arts peuvent aider et soigner l’esprit, les tatouages aussi. Pour soi-même ou pour tourner une page. Pour se rappeler des combats ou pour se porter bonheur.

J’aime mes sept tatouages, tous pour une raison différente. J’aimerais aussi ceux qui viendront plus tard, quand j’estimerai que le bon moment est arrivé pour décorer à nouveau ma peau de l’un des motifs qu’il me reste en tête.

Je les aime aussi, mais pour une autre raison, une raison tout à fait spéciale. Avoir des douleurs chroniques 7j/7, 24h/24 depuis des années, c’est épuisant. Parfois déprimant. Un tatouage, est une douleur que l’on a choisi. Une douleur qui, pour une fois, apporte de la joie et de la beauté. Et, de temps en temps, cela est si réconfortant de se dire que, pour une fois, le contrôle m’était rendu.

Avoir plusieurs maladies chroniques, c’est, parfois, en venir à ne plus aimer son corps; parce qu’il a changé ou parce que l’on souffre par sa faute. Alors, pourquoi ne pas le décorer? Le décorer pour réapprendre à s’aimer.

« Always keep fighting ». Ces trois mots gravés sur ma peau me donnent sans cesse du courage.

Alors, la poésie, l’art, le rêve, c’est bien. Mais un tatouage c’est aussi une aggression de l’épiderme et qui demande du soin. Alors, voici quelques conseils:

  • si vous prenez des immunosuppresseurs ou que vous suivez une chimio/radiothérapie, évitez. Vraiment. Ou alors parlez en très longuement avec tous vos soignants.
  • si comme moi (merci le SED), vous avez une peau extrêmement fragile/qui marque vite (hématomes), prévenez le tatoueur et surtout, prenez quelqu’un avec de l’expérience. Dans tous les cas, commencez par un petit tatouage pour voir comment votre peau réagit et cicatrise.
  • si vous prenez un traitement anti-coagulant, demandez l’avis de votre spécialiste et, si celui-ci vous donne son feu vert, prévenez l’artiste. Pour les mêmes raisons, n’ingurgitez pas d’aspirine ou d’alcool depuis la veille au soir.
  • l’enfer pour un tatoueur est de se retrouver avec une peau imbibée de crème hydratante ou anesthésiante. Il sera obligé de TOUT nettoyer avant de commencer. Soyez gentil avec lui.
  • discutez avec l’artiste. Le mien sait que mes articulations se subluxent, que je peux avoir des spasmes musculaires et que ma peau est fragile. Il s’adapte ainsi à moi; comprend si j’ai besoin d’une pause pour remettre une articulation etc. N’hésitez vraiment pas, la séance doit être un moment agréable et safe.
  • ne prenez pas de risque incensé. Longtemps, je rêvais d’un tatouage partant des côtes et allant jusqu’à la hanche. Risquer un énième glissement de côtes et une subluxation de hanche en valait-il la peine? Non, certainement pas.
  • pensez positionnement. Si vous souhaitez accoucher avec péridurale, évitez les tatouages à l’endroit de l’injection. On vous perfuse souvent? Essayez de ne pas empiéter sur cette zone.
  • pour les soins du tatouage, vous lirez tout et n’importe quoi. Au vu de ma cicatrisation lente, je suis très pointilleuse sur ce point. Ce que je fais: nettoyage à l’eau claire et tiède/froide sans frotter deux fois par jour pendant un mois avec du savon sans savon pour bébé. Dessus, de la crème type bepanthène plusieurs fois par jour (en fonction de l’absorption de ma peau. Au début, il faut en remettre beaucoup). Pour éviter de m’accrocher et une quelconque infection, je couvre toujours avec des compresses stériles. Tout ça pendant un mois également.
  • pour la suite, crème solaire protection maximale … comme le reste de mon corps en fait.

Et vous, aimeriez-vous être tatoué·e? Y a t-il l’un de vos tatouages que vous aimez tout particulièrement?

Prenez soin de vous.

Prenez soin de vous et à bientôt.

Salema

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